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Le DMP se trouve au centre des flux d'information médicales qui concernent le MG gestionnaire du DMG, les autres médecins, les hôpitaux, les pharmaciens et les infirmières (essentiellement travaillant dans les maisons de retraite). Les étages de la fusée se présentent comme suit, hiérarchiquement en fonction de la sensibilité des données : dossier médical résumé (DMR =~DMP), notes personnelles, données sensibles, données interdites à divulguer. Sumehr Le DMR correspond mutatis mutandis au fameux Sumehr (dossier médical résumé électronique). Il contient un résumé des problèmes du patient, des traitements médicamenteux et autres sirops, un relevé des allergies et des intolérances ainsi que les vaccins administrés au patient. Ce sont ces données qui sont susceptibles d'être partagées pour autant que le patient y consente. Si on y ajoute l'historique des problèmes, des traitements et des échéances, on obtient le DMP : traitements anciens et actuels, remarques, échéance des mammographies déjà prévues. S'ajoutent les notes personnelles qui portent sur l'anamnèse et l'examen clinique et les données sensibles qui resteront quoi qu'il arrive la propriété du patient. Elles portent sur les options philosophiques du patient, son origine ethnique, ses confidences voire ses préférences politiques, etc. Pharmacien Que peut savoir le pharmacien ? Il recevrait une partie du DMP qui concerne les traitements (nom du médicament) et les allergies mais ni les problèmes ni les échéances. Idem pour l'infirmière de home : elle doit savoir qu'un vaccin a été administré mais c'est tout. Les autres médecins ont accès à tout (historique) sauf les données sensibles et personnelles. Les " méchants ", à savoir les médecins des assurances, des mutuelles et du travail n'ont accès à rien sauf demande précise et avec l'accord du patient. Les échanges de données se font automatiquement au moment de la connexion internet et actualisent le DMP. Celui-ci est fermé avant et après. " Toute consultation du dossier médical en ligne par le patient doit être proscrite car on ne sait pas qui est assis à côté du patient ", avertit David Simon. " On peut (en fait on doit en vertu de la loi sur le droit des patients) lui fournir des copies papier à sa demande et au cas par cas. " Le prototype prévoit une traçabilité fine des accès. En cas d'abus, on sait donc qui a livré l'information. Par exemple, un gastro-entérologue n'a pas besoin en principe des aspects liés à la dépression mais s'il les consulte, le système l'enregistre. De même, le système offre une sécurité grâce à des tunnels cryptés entre le serveur d'accès et la base de données. Le professionnel de soins est identifié via sa carte d'identité électronique. Le prototype du Dr Simon est PROM (Problem Oriented Medical Record) et " short health message ". Il ne dresse pas une liste des traitements dans le désordre ni n'enregistre l'ensemble des lettres de consultation reçues des hôpitaux qui ont peu d'intérêt pour le médecin de famille. La maquette classe les traitements par lettre de l'alphabet et par domaine de pathologie : C pour cardiovasculaire ; D pour digestif, S pour problèmes liés au squelette, V pour problèmes vitaminiques. DMP dynamique Le DMP est structuré mais aussi dynamique et non statique. En matière de diabète par exemple, si le malade passe à une posologie différente (glurenorm 2 fois par jour), le dossier enregistre la modification. Le Dr Simon envisageait d'abord un test grandeur nature dans le Borinage mais souhaite en rester à un prototype. Il veut probablement éviter les réactions des producteurs de logiciel (opposition commerciale) et des autorités (opposition politique). Son prototype répond mieux, selon lui, aux impératifs de protection de la vie privée du patient grâce à son système à plusieurs étages. On peut espérer que son " invention " nourrira les réflexions sur la mise en place des prochains dossiers médicaux électroniques.