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Le sujet est d'actualité. Vendredi passé dans le Jdm, nous révélions l'initiative originale de la Maison médicale de Ghlin qui a décidé d'ouvrir une pharmacie solidaire permettant de délivrer gratuitement des médicaments aux patients démunis. En une semaine, la maison médicale a récolté 60 kilos de médicaments auprès des patients et des prestataires de soins de la région. "Ils ont été triés et donnés aux patients qui ne peuvent pas les payer", explique le Dr David Bouillon, à l'origine de cette initiative. La maison médicale ne veut pas se substituer aux pharmaciens mais aider des personnes précarisées en leur donnant des médicaments qui auraient été détruits par des pharmaciens ou qui seraient oubliés dans les pharmacies des patients. L'objectif de la maison médicale de Ghlin, qui a envoyé une lettre en ce sens à la ministre de la Santé publique, est d'ouvrir le questionnement sur le sort des 500 tonnes de médicaments qui sont chaque année détruits en Belgique. Ne pourrait-on pas mieux les utiliser ? Reste à savoir - explique John Joos, conseiller communal montois indépendant qui soutient l'action du Dr Bouillon - quelle est la quantité de médicaments vraiment périmés dans ces 500 tonnes. Selon le député socialiste André Frédéric, "de nombreux patients sont, aujourd'hui encore, dans l'impossibilité d'acheter les médicaments dont ils ont besoin. Et les mesures prises récemment par le gouvernement MR/N-VA visant à diminuer le remboursement de toute une série de médicaments n'a évidemment fait qu'aggraver les choses. La destruction de médicaments qui pourraient encore être utilisés est un gaspillage incompréhensible !", déplore le député PS André Frédéric. Il estime que la législation actuelle doit être revue afin de permettre à des médecins de redistribuer ces médicaments non utilisés et non périmés aux personnes qui en ont le plus besoin. Il aimerait également connaître le nombre exact de médicaments non-périmés détruits chaque année.Le député socialiste, qui prépare une proposition de résolution dans ce sens afin de modifier l'AR de 2009, compte interpeller Maggie De Block dès la rentrée pour qu'une solution concrète puisse être trouvée en collaboration avec les acteurs de terrain. "Il faut discuter ensemble des solutions possibles", avance le député. A nos confrères du Morgen, la ministre a répondu, en substance, que les médecins ne doivent pas jouer aux pharmaciens, que ce type d'initiative risque de perturber la chaîne de sécurité et de qualité du médicament et de provoquer une surconsommation.