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Les Belges verraient aussi, toujours selon une grande enquête des MLOZ (lire sur notre site), "d'un bon oeil que les autorités imposent des dépistages ou des vaccinations obligatoires ou interdisent de fumer en présence d'enfants".Fortes de ces constats, les Mutualités libres ont fait lundi, lors d'un grand colloque, la promotion des "objectifs de santé nationaux, mesurables et à concrétiser dans un délai précis en vue de réaliser un gain de santé au niveau de la population". Elles estiment qu'il faut davantage donner la parole aux citoyens pour formuler des réponses de santé et améliorer la concertation entre les autorités fédérales et régionales. L'organisme assureur se déclare prêt à participer activement au choix, au suivi et à l'évaluation des futurs objectifs de santé, via leurs bases de données, leurs engagements dans de nombreuses conditions, les actions de prévention et de promotion... On peut légitimement s'inquiéter du risque que ces objectifs de santé deviennent un jour obligatoires et conditionnent le remboursement d'actes ou de médicaments. Une minorité de nos concitoyens (14%) considèrent d'ailleurs que des "mesures contraignantes" seraient une "ingérence inadmissible". "Je suis d'une époque où il était 'interdit d'interdire'", nous a confié, débonnaire, lors du colloque, un médecin qui devait avoir un peu plus de 20 ans en mai 1968. Alors moi, le "bien" manger, le "bien" boire... cela ne me parle pas..." Un peu moins de 50 après cette révolte culturelle, l'héritage contestataire de mai 68 serait-il dilué dans la normalité ?