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La CIM Santé publique, qualifiée récemment par le gouvernement bruxellois de "meilleure de Belgique" s'est entendue, fin juin, entre Fédéral (Maggie De Block) et entités fédérées (Vandeurzen, Prévot, Demotte, Gosuin & Vanhengel, Jodogne et Antoniadis) sur la politique à mener notamment en matière d'urgences hospitalières, éradication de la rougeole et de la rubéole, soins de santé mentale, e-Santé et applications mobiles de santé.La CIM a ainsi signé un protocole d'accord visant à harmoniser la planification des urgences dans les hôpitaux. Une compétence partagée par le Fédéral et les entités fédérées, notamment quant aux exercices d'urgence et plans d'urgence face à un cas de force majeure, une catastrophe naturelle ou un attentat. On se souvient qu'une relative cacophonie inter-régionale a régné lors de l'attentat de Zaventem, les Cliniques Saint-Luc s'étonnant de ne recevoir "personne". Cécile Jodogne, secrétaire d'Etat bruxelloise avait réagi face au prétendu manque d'ambulance pour affronter les suites des attaques terroristes. Dans un rapport du Siamu par elle transmis à la Commission d'enquête parlementaire, on a appris que "le centre 100 de Leuven a refusé d'envoyer des ambulances supplémentaires à Brussels Airport le 22 mars jusque 8h55, soit près d'une heure après la double déflagration dans le hall des départs". Un peu de coordination est donc nécessaire. L'éradication de la rougeole et de la rubéole, objectif avorté de l'OMS pour 2015, est aussi au menu de la CIM. Ces deux maladies sévissent en effet encore dans notre pays puisque seule est considérée comme éradiquée une maladie dont le virus ou la bactérie n'est plus transmis localement et n'est plus importé. Nous n'en sommes pas à ce stade.En soins de santé mentale, la CIM a approuvé le financement de 2 nouveaux projets 107 (concepts psychiatriques ambulatoires financés par des lits hospitaliers) pour un montant de 762.000 euros pour la période juillet 2016-fin 2018. Le budget ira à des projets à Malines et dans le Luxembourg. Le Brabant wallon a été invité à lancer une initiative. Un groupe intercabinets prépare une demande d'études pour le KCE afin de faire un état des lieux du rôle de la première ligne. En e-santé, le cofinanement Inami pour des formations ad hoc est poursuivi. Le Fédéral accordera un million aux communautés et régions pour des formations continues. Les médecins sont concernés au premier chef par ces formations. Elles permettront aux MG de découvrir les acteurs esanté dans leur région.Enfin, le patient, pour protéger sa vie privée, ne devra s'inscrire qu'une seule fois sur les applications santé mobiles qu'il utilise.A Bruxelles, précise la ministre Cécile Jodogne, la Cocof (Commission communautaire française de la Région bruxelloise, soit le Parlement bruxellois francophone) est directement concernée par les réformes des soins de santé mentale du fédéral. La Région s'intéresse tant aux projets articles 107 pour adultes que celle pour les enfants et adolescents. "Les besoins dans ce domaine sont particulièrement importants à Bruxelles. En tant que ministre du gouvernement francophone bruxellois en charge de la Santé, je suis attentive à ce que les spécificités bruxelloises soient prises en compte. A cet égard, nos échanges au sein de la CIM sont particulièrement utiles."Certes, les services agréés par la Cocof ont depuis longtemps développé des modes d'intervention afin de proposer une offre adaptée et de proximité à différents publics, notamment les plus fragilisés. Mais "la collaboration dans le cadre de la réforme du fédéral permet encore de développer davantage des approches dans les lieux de vie - et donc en dehors de l'hôpital - des personnes ou des patients et de travailler en amont de l'apparition de certains troubles." La secrétaire d'Etat a entrepris des actions ciblées pour les enfants et les adolescents. "En parallèle à la collaboration des services agréés par la Cocof à la réforme, des subventions complémentaires ont été accordées à différents services afin de renforcer l'offre pour ce public particulièrement fragile." Enfin, "une coordination de l'exil a également été renforcée pour répondre aux besoins des publics migrants".En Wallonie, alors que Maxime Prévot, le ministre en charge notamment de la Santé, a déclaré au Soir qu'il ne voudrait pas être l'homme qui a échoué à régionaliser les allocations familiales, la CIM a des implications importantes. Au niveau rubéole et rougeole, l'objectif d'éradication est partagé. Il passera en Wallonie par une campagne d'information aux professionnels de santé. Un "vaccin de rattrapage" est programmé. La Cellule Matra (maladies transmissibles) de l'Aviq (Agence pour une vie de qualité) se chargera de la surveillance épidémiologique aidée ne cela par la déclaration obligatoire des maladies infectieuses.Au niveau soins de santé mentale, la volonté de la CIM est de créer 2 centres psychiatriques médico-légaux (dont un à Paifve) "qui permettent de faire sortir les internés des prisons et des annexes psychiatriques pour les réintroduire dans le circuit traditionnel de santé", précise le porte-parole du ministre.Les budgets consacrés à la formation e-santé, pour la Wallonie d'un montant de 210.000 euros de l'Inami et 310.000 euros sur fonds wallons sont reconduits en 2016. Ils sont destinés en priorités aux MG. Le but est de faire connaître les réseaux existants sur le terrain et notamment le Réseau Santé wallon.