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La note présentée en Médicomut lundi ne contenait pas de nombreuses nouveautés. La proposition finale de la Mutualité chrétienne était déjà ancienne : le revenu du Premier ministre n'est-il pas une bonne limite pour fixer les revenus des médecins les mieux payés ? Soit donc environ 290.000 euros de revenus annuels bruts comme plafond pour les médecins qui gagnent très bien leur vie, et 145.000 euros - la moitié de ce montant - de revenus au minimum pour tout médecin qui exerce un emploi " normal " à temps plein.Les représentants des syndicats ont réagi de manière assez différente face à cette proposition. L'ASGB/Cartel et AADM pensent qu'il est bon de poser cette question. Le président du Cartel, Reinier Hueting, rappelle que " les médecins sont payés par des fonds publics. Nous avons toujours dit que nous voulions être transparents sur notre financement." Cette transparence doit passer par une réforme de la nomenclature. "Le point délicat de cette réforme est de fixer un revenu de base raisonnable pour les médecins comme point de départ. Mais lier cette norme aux revenus du Premier ministre est une entreprise périlleuse".Pour Roel Van Giel (AADM), les syndicats médicaux doivent oser discuter de cette problématique maintenant : quel doit être le revenu de base correct pour les médecins après déduction de tous les frais professionnels ? Quelle est la fourchette de revenus autorisée entre différents médecins ? Une nouvelle nomenclature devrait, selon le syndicaliste, non seulement apporter plus de transparence dans les flux financiers, mais aussi introduire des mécanismes de financement pour les nouvelles tâches assumées par les médecins.Le ton est différent du côté de l'Absym. Le Marc Moens, président honoraire, s'est montré agacé par le ton pédant de la dame qui a présenté la note en Médicomut au nom de la Mutualité chrétienne. "Nous sommes devenus médecins pour administrer des soins de qualité. Mais en plus de l'idéalisme, il faut garder les deux pieds sur terre et tenir compte des considérations économiques."La note de l'organisme assureur chrétien remonte loin dans l'histoire des soins de santé, estime M. Moens, mais oublie une période dans les années 1980 lorsque des affaires judiciaires ont révélé des abus au sein des mutualités socialistes et chrétiennes. "Les organismes assureurs n'ont pas de leçons à nous donner", commente-t-il.