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Un médecin compétent n'est pas uniquement un bon clinicien mais aussi un bon communicateur. Et bien communiquer ne signifie pas seulement bien annoncer le diagnostic mais aussi pouvoir écouter et comprendre le patient. " La communication non verbale a également son importance ", explique Steve Elens. La manière de regarder, de mettre le patient à l'aise, mais aussi de se placer, va influencer l'attitude de la personne. La communication sera différente, si le médecin est assis à côté de la personne ou en vis-à-vis avec un bureau ou un ordinateur entre les deux, ou encore s'il le regarde ou non quand il parle.C'est le temps que laisserait la plupart des médecins à leurs patients pour s'exprimer avant de les interrompre. Or 90 secondes serait le temps idéal pour qu'une personne explique son ressenti et ait le temps de poser toutes ses questions. Mais combien de médecins ont la certitude d'avoir pu identifier la plainte ? Combien d'entre eux sont sûrs que le patient a posé toutes ses questions ? " Trop peu à vrai dire " selon Steve Elens." Le style d'écoute du médecin influence ce que le patient dit et ne dit pas. 75 % des patients ne transmettent pas spontanément leurs réelles inquiétudes", révèle une étude1.Une écoute active, soutenante et structurante aura un meilleur impact pour la suite. Pour cela, il s'agit de poser des questions ouvertes pour ne pas fermer la conversation, de faire preuve d'empathie et de mettre à l'aise son patient pour développer une relation harmonieuse. Afin de recueillir les informations correctement, paraphraser peut être utile. Et résumer la situation est une manière de structurer l'entretien, de ne rien oublier et de s'assurer que le patient ait bien tout enregistré lui aussi.Comment convaincre son patient récalcitrant à la reprise au travail grâce à une bonne communication ? Pour Steve Elens, il est important que le médecin montre son implication dans le processus et que cela soit présenté comme un win-win. Il explique qu'il faut commencer par préciser des objectifs SMART pour avancer et traduire le problème en utilisant des formulations telles que " comment pouvons-nous... ? ". Le médecin peut aider le patient en pesant le pour et le contre, expliquer sur quoi ils ont un accord et sur quoi ils pensent différemment. Et pourquoi pas aussi chercher des solutions inventives avec le patient, en posant des questions au conditionnel. Fixer un second rendez-vous pourra aider à suivre les objectifs durant lequel, il faudra veiller à ce que le moment soit toujours agréable. L'écoute reste primordiale évidemment, et finalement, vérifier l'engagement du patient en posant la question " est-ce que cela vous convient vraiment ? " permettra de conclure l'entretien.