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L'équipe de Peter Scheiffele, au Biozentrum de l'Université de Bâle en Suisse, s'est penchée sur le gène "neuroligine 3", dont une mutation est connue pour être impliquée dans les troubles du spectre de l'autisme. Les chercheurs ont découvert un lien entre ce gène et l'ocytocine, hormone impliquée dans l'amour, la confiance et les liens sociaux. Ils ont constaté que la mutation en question perturbe la voie de signalisation de l'ocytocine dans le système de récompense du cerveau des souris. La production de protéines dans les neurones était déséquilibrée et les interactions sociales des rongeurs par conséquent réduites. "Que les mutations influencent directement la voie de signalisation de l'ocytocine nous a grandement surpris ; nous sommes parvenus à assembler deux pièces du puzzle du mécanisme de l'autisme", indique le professeur Scheiffele, cité mercredi dans un communiqué de l'alma mater bâloise. Les scientifiques ont également montré que le mécanisme est réversible. En administrant aux souris un inhibiteur de la synthèse des protéines, ils sont parvenus à normaliser leur comportement. Les rongeurs réagissaient à nouveau différemment selon que leurs congénères étaient connus ou non, par exemple. Ces recherches amènent plus de clarté sur les causes complexes des troubles autistiques tout en livrant de nouvelles pistes thérapeutiques, souligne l'Université de Bâle. Des centaines de gènes différents sont impliqués dans l'autisme et les corrélations restent peu claires.