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Cette recherche a été menée à l'Institut de Duve de l'UCL, par une équipe internationale (Corée, Pologne, Liban, France, Belgique) d'une dizaine de microbiologistes et biochimistes, en collaboration avec un groupe du European Molecular Biology Laboratory (EMBL, Allemagne). Le financement principal de ce projet de recherche provient du Welbio (Institut wallon visant à soutenir la recherche d'excellence en sciences de la vie). C'est notamment grâce au Welbio que Jean-François Collet a pu engager un chercheur confirmé de l'Université de Harvard. Le FNRS a aussi soutenu le projet.L'équipe dirigée par le Pr Jean-François Collet, professeur à l'Institut de Duve de l'UCL s'est attaquée plus spécifiquement aux bactéries entourées de deux membranes protectrices.L'objet de leur recherche consistait à analyser les mécanismes de protection de ces " murs " bactériens (de trouver leur faille) afin de pouvoir mieux lutter contre ces systèmes de défense, en mettant au point de nouveaux antibiotiques.Les chercheurs se sont intéressés à une protéine présente entre ces deux murs de protection, RcsF." Quand tout va bien ", explique Jean-François Collet, " cette protéine est continuellement envoyée sur le 2e mur d'enceinte. Par contre, en cas d'attaque (par un antibiotique par ex.), la machinerie qui envoie RcsF sur le mur extérieur ne fonctionne plus : au lieu de se retrouver sur le 2e mur d'enceinte, RcsF se trouve coincée entre les deux fortifications (membranes), d'où elle envoie un signal d'alarme. Grâce à cette alerte, la bactérie enclenche des systèmes de défense (en envoyant d'autres protéines en renfort) afin de résister à l'attaque antibiotique. "Ce que les chercheurs de l'UCL sont parvenus à découvrir dans ce processus, c'est la manière dont la protéine RcsF parvient à sonner l'alarme. " Concrètement, en cas de stress, coincée entre les deux murs, RcsF entre en contact avec une autre protéine, IgaA. C'est l'interaction entre ces deux protéines qui permet de donner l'alerte. "Cette meilleure compréhension du mécanisme d'alerte a un double intérêt :- Le fait que la protéine RcsF se place sur le deuxième mur d'enceinte (à la surface de la bactérie) et qu'elle entre en interaction avec une 2e protéine, IgaA. Cette découverte débouche sur d'autres questions intéressantes car elle suggère que d'autres protéines peuvent emprunter le même chemin ; - En recherche appliquée, mieux comprendre le mécanisme de défense des bactéries permettra de développer de nouveaux antibiotiques qui by passeraient ce système d'alerte, et donc, in fine, de mieux lutter contre les infections bactériennes (comme les infections urinaires, liées à la bactérie Escherichia-coli, par ex.). Concrètement, les chercheurs pensent pouvoir utiliser les protéines de ce système comme cible pour casser la défense des bactéries et créer de nouveaux antibiotiques.La découverte publiée dans Cell pourrait donc répondre à la problématique grandissante des bactéries résistantes aux antibiotiques disponibles et sauver des vies.