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Un résident d'une maison de repos et de soins a, en moyenne, 87 ans. La plupart des pensionnaires ont un lourd profil de soins, avec diverses maladies (chroniques), y compris, de plus en plus, de la démence. "Ces personnes doivent être bien suivies sur le plan médical, mais il n'est pas toujours évident pour elles de consulter un médecin. Les médecins doivent donc pouvoir se rendre en maison de repos et de soins", explique un communiqué du cabinet du ministre de la Santé. "Ces visites prennent du temps, les médecins doivent donc être indemnisés équitablement, or aujourd'hui ce n'est pas suffisamment le cas."L'intervention d'un médecin dans une maison de repos et de soins ne doit pas non plus se limiter à la visite d'un patient : pour Frank Vandenbroucke, l'objectif est aussi de contribuer à la qualité de la prise en charge globale de ces patients. C'est pour cela que la Commission nationale médico-mutualiste a élaboré deux nouvelles mesures: une revalorisation des honoraires des médecins généralistes et par ailleurs une meilleure compensation pour les gériatres, psychiatres, neurologues et neuropsychiatres.Le tarif de la visite d'un médecin généraliste dans une maison de repos et de soins sera augmenté de 25 % et passera à 45,81 euros (à partir du 1er juin 2024). Des suppléments sont prévus pour les visites urgentes effectuées le soir et la nuit, les week-ends et les jours fériés. Le ticket modérateur reste inchangé : 11,22 euros pour une visite ordinaire (pour les bénéficiaires de l'intervention majorée, il est de 2,49 euros). Un budget de 6,678 millions d'euros a été débloqué, les arrêtés royaux seront publiés au Moniteur ce jeudi 11 avril.En même temps, des efforts importants sont déployés pour assurer un suivi intégré du patient en coordination avec d'autres prestataires de soins. Au moins une fois par an, le médecin généraliste doit vérifier s'il existe un besoin de planification préalable des soins, de consultation médico-pharmaceutique si le patient prend beaucoup de médicaments, de soins bucco-dentaires ou de consultation multidisciplinaire supplémentaire ou de consultation avec les aidants proches. "En échange de cette rémunération améliorée, le médecin généraliste ne se contente donc pas d'effectuer des visites individuelles au résident d'une maison de repos et de soins qui est son patient : il contribue à la qualité globale des soins médicaux et pharmaceutiques dans le centre de soins", souligne le cabinet du ministre. De nombreux patients de MRS ont aussi besoin, à un moment ou à un autre, d'un suivi particulier par un neurologue, un psychiatre, un neuropsychiatre ou un gériatre, en plus du suivi adéquat par le généraliste. Envoyer un résident en observation à l'hôpital n'est pas la solution la plus simple ni toujours la plus optimale. "Si un (neuro)psychiatre peut examiner et suivre le résident au sein de la maison de repos, une hospitalisation temporaire peut lui être évitée. De plus, l'équipe soignante impliquée dans la maison de repos et de soins peut également tirer des enseignements de la consultation", explique encore le cabinet du ministre. S'il est déjà possible pour ces médecins spécialistes de se rendre en MR/MRS, le remboursement est faible et la visite doit se faire avec un médecin généraliste, ce qui n'est pas toujours facile à organiser. "On constate donc que les médecins spécialistes se déplacent très peu en maison de repos", note encore le cabinet. La Médico-mut a donc élaboré une proposition améliorée qui prévoit une revalorisation substantielle du tarif de la visite en maison de repos, qui passe de 40,31 à 151,50 euros. Ce tarif est aligné sur celui qui existe aujourd'hui pour une évaluation gériatrique pluridisciplinaire. Le ticket modérateur reste inchangé à 15,5 euros (et entièrement remboursé si le patient bénéficie d'une intervention majorée). A noter que le médecin généraliste reste très impliqué : il doit demander la visite du spécialiste et ce dernier est tenu de lui remettre un rapport. "La rémunération comprend également toute la consultation multidisciplinaire nécessaire avec d'autres prestataires de soins tels que les infirmières, les experts en soins, les kinésithérapeutes, les ergothérapeutes et les aidants proches." Un budget de 422.000 euros a été prévu, le Conseil des ministres a approuvé le 5 avril le projet d'arrêté royal qui a été transmis au Conseil d'État pour avis. "En fonction des délais, la revalorisation prendra effet au plus tôt le 1er juin et au plus tard le 1er août 2024", estime le cabinet en conclusion.