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Grâce au dernier audit de l'Inami, que le Journal du médecin a épluché en primeur et en détails, il est aujourd'hui possible d'analyser les statistiques sur dix ans. Bilan ? Entre 2005 et 2014, le nombre de visites à domicile a chuté de très exactement 4.101.244 unités (-25,1 %).Avec une diminution de 5,7% entre 2013 et 2014, le total des visites a connu une plus forte baisse que les années précédentes, et a également dépassé ce qui était prévu par l'Inami en 2014.Largement planifiée, la baisse du nombre de visites qui n'était pas entièrement corrigée par la progression des consultations en 2011, est aujourd'hui compensée. Alors qu'en 2005, les généralistes belges avaient facturé environ 28,4 millions de consultations à l'Inami, dix ans plus tard, ce chiffre atteint 33,3 millions (+17,4 %), soit quelque 5 millions de prestations supplémentaires. Sans compter l'apport du dossier médical global (DMG) qui rassemble toutes les informations médicales du patient et qui rapporte au généraliste 30 euros en plus des honoraires habituels pour la visite ou la consultation. Le DMG atteint son rythme de croisière Néanmoins, le DMG connait une évolution moins marquante qu'auparavant. Si sur dix ans l'évolution de l'honoraire correspondant est notable (+1.597.807 factures, soit 39,2%), par rapport à l'an passé, on stagne à 1,3%. L'ouverture d'un DMG a donc été facturée un peu plus de 4 millions de fois en 2014.Le nombre de prolongations administratives (si une consultation ou une visite du patient chez le médecin détenteur du DMG a eu lieu l'année précédente, le DMG est prolongé automatiquement pour l'année en cours) a doublé entre 2005 et 2014, passant de 844.000 à 1,7 million. Il se stabilise toutefois en 2014 par rapport à 2013 (-0,1%).Enfin, le DMG+ (module de prévention ajouté au DMG contre 10,29 euros en plus de l'honoraire), introduit en 2011, a vu son rendement tripler en à peine quatre ans. Le module de prévention a été facturé à 159.780 reprises en 2011 contre 523.589 en 2014 ; soit une augmentation de 327,7%. Les autres tendances marquantes Parmi les autres évolutions marquantes, retenons celle du médecin généraliste qui rend plus fréquemment visite à son patient à l'hôpital : près de 70.000 fois en 2014 contre 16.000 fois seulement en 2005, soit 4 fois plus de visites. Les frais d'honoraires supplémentaires pour les visites urgentes semblent avoir eu raison du portefeuille des patients puisqu'une chute drastique est enregistrée de 2013 à 2014 (-57% de factures).Au final, lorsqu'on regarde les chiffres pour les consultations et visites, les MG ont pratiqué 820.202 actes de plus en dix ans pour atteindre 45.525.385 visites à domicile et consultations en 2014. L'augmentation est faible (+1,8%). Et il faut prendre en compte la diminution de 2014 par rapport à 2013, où l'on dénombre 562.000 cas en moins. Il s'agit d'une diminution " remarquable " selon l'audit de l'Inami, puisque depuis 2009 et la grippe mexicaine (H1N1), la tendance était à la hausse.Les dépenses de l'Inami correspondant à ces 45 millions d'actes sont de 1,03 milliard d'euros en 2014, alors qu'elles n'étaient que de 773 millions d'euros en 2005, soit une augmentation de 29,8% du budget. On peut également se poser la question de savoir pourquoi, alors que les visites à domicile enregistrent plus de 4 millions d'unités de moins en dix ans (-25%), les dépenses de l'Inami ont continué d'augmenter (+1,7%).