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L'avant-projet de loi approuvé aujourd'hui, modifie la loi de 2008 sur les hôpitaux et comporte plusieurs dispositions importantes. Les hôpitaux devront constituer les réseaux pour le 1er janvier 2020 en respectant une série de principes.Réseau locorégional : chaque hôpital général et universitaire devra faire partie d'un réseau clinique locorégional. Ces réseaux couvriront la population d'une certaine zone géographique. Ils comprendront les soins qui devront être proposés à proximité du domicile du patient, comme les soins des personnes âgées ou les soins pédiatriques courants. Le patient pourra toutefois toujours se rendre dans l'hôpital ou dans le réseau de son choix, peu importe son lieu de résidence.Personnalité juridique : chaque réseau devra disposer d'une personnalité juridique et de son propre organe de gestion afin de pouvoir assumer les missions qui lui seront confiées.Continuité géographique : les réseaux devront se situer dans une zone géographiquement continue. Les entités fédérées seront chargées d'organiser cette continuité géographique sur le terrain.Nombre de réseaux : 25 réseaux maximum pourront être créés pour tout le pays. La répartition entre les différentes régions du pays fait actuellement l'objet de discussions en conférence interministérielle santé publique. Un agenda de concertation a été fixé.L'avant-projet précise les missions des réseaux cliniques locorégionaux. Ils détermineront la stratégie à suivre pour savoir quelles missions de soins spécialisées exploiter à quel endroit au sein du réseau hospitalier clinique locorégional. Les missions de soins spécialisées doivent en effet être disponibles dans chaque réseau locorégional et non pas dans chaque hôpital.Une deuxième mission importante consistera en la coordination de l'offre en soins généraux et des missions de soins spécialisées entre hôpitaux d'un même réseau clinique locorégional.Certains types de soins plus pointus, comme la chirurgie oncologique complexe ou la chirurgie cardiaque ne seront pas disponibles dans chaque réseau hospitalier. Les réseaux devront conclure des accords avec des hôpitaux " points de référence " offrant ces soins afin de définir des règles pour savoir comment adresser ou renvoyer un patient vers un tel point de référence.L'avant-projet de loi précise également la manière dont la gouvernance des réseaux sera organisée."La ministre De Block a privilégié un modèle de consensus entres les médecins et les gestionnaires. Cela signifie que chaque décision qui a un impact sur l'organisation médicale sera prise en commun accord. Chaque hôpital faisant partie d'un réseau sera en outre notamment représenté au sein des organes de gestion de ce réseau, explique le cabinet. Cet organe de gestion devra comprendre un nombre suffisant de membres ayant une expertise dans le domaine de la santé, ainsi qu'au moins un administrateur indépendant."Pour les soins à faible variabilité, l'Etat interviendra de la même manière dans tous les hôpitaux, et ce partout en Belgique. " Les hôpitaux et les médecins-spécialistes sauront donc à l'avance combien ils recevront pour de telles hospitalisations, explique Maggie De Block. Pour le patient, la facture sera très transparente et le risque d'examens inutiles va diminuer. "Les administrations de santé ont établi une liste d'une cinquantaine de groupes de patients pouvant être traités de façon "standardisée " dans nos hôpitaux belges, après des analyses approfondies et des discussions avec les professionnels de soins concernés. Sur la base de cette liste, la ministre a décidé de définir un prix au préalable par admission de patient pour ce type interventions.Lorsque le patient souffre d'autres maladies ou que des complications se manifestent, les règles de facturation classiques continueront à s'appliquer.Le nouveau financement s'appliquera à environ 10% des plus de 4,3 millions d'hospitalisations (hospitalisations classiques et de jour) qui ont lieu chaque année dans notre pays. Dans une première phase, seuls les honoraires des prestataires de soins seront regroupés en un montant global. Au cours des années à venir, les autres sources de financement (ex. médicaments, indemnités de séjour via le budget des moyens financiers) seront également intégrées.Ces deux avant-projets de loi, approuvés en première lecture ce vendredi 30 mars 2018, vont maintenant être soumis à l'avis du Conseil d'Etat. Et certainement envoyés aussi aux ministres des entités fédérés. La ministre Gréoli déclarait récemment au parlement wallon attendre ces textes pour pouvoir avancer et accompagner la réforme.V.C.