Sise à Ramatuelle sur la presqu'île de Saint-Tropez, la Ferme d'Augustin borde la baie de Pampelonne, plus sauvage et préservée que le golfe tropézien auquel elle tourne le dos, en s'ouvrant à la fois sur les pins parasols, la mer et les vignobles environnants. Ce qui ne veut pas dire que ce quatre étoiles plus, familial et chaleureux, mette de l'eau dans son vin au niveau confort.

À quelques mètres de la plage de Tahiti, au nom et à la configuration enchanteresse (elle jouit de la découpe en forme de hanse de la baie de Pampelonne, riche de dix espèces végétales inféodées au système dunaire et protégées, La Ferme d'Augustin revendique à juste titre l'appellation d'hôtel à l'ancienne, comprenez d'une authenticité aujourd'hui disparue à Saint-Tropez.

Une affaire de famille

Cette institution a été ouverte en 1950 par un paysan et immigré italien, Augustin Folco, qui, au départ, " faisait à manger " pour les habitués du coin et les quelques peintres, dont André Dunoyer de Segonzac, déjà installés près de la grande bleue et sa lumière toute aussi vaste. Et si Augustin régalait déjà, ses hôtes artistes réglaient le repas en offrant qui une toile qui une sculpture, lesquelles décorent encore certaines chambres aujourd'hui.

Aux quelques tables vinrent très vite s'ajouter quelques chambres dans la ferme qui grandit, notamment sous l'impulsion de la fille d'Augustin, Jacqueline dite Ninette, et de Gilbert Vallet son époux, aujourd'hui tous deux octogénaires. Voici trois ans, ils ont laissé les commandes à leur fils Christophe qui a rejoint la ferme il y a 19 ans, et à Marie-Laure son épouse.

Le leitmotiv d'authenticité du Saint-Tropez des origines, fièrement revendiqué, se niche dans tous les aspects de cet hôtel de luxe. En effet, cette ancienne ferme possède encore, sur les hauteurs de Ramatuelle, son propre vignoble d'un demi-hectare, lequel produit chaque année environs 1.200 bouteilles d'un rosé en biodynamie, excellent, proposé à sa table, le Réserve Bellevue, cultive toujours son potager, produit sa propre huile d'olive (on compte 80 oliviers dans le clos Bellevue) et privilégie les produits locavores.

Une approche du bien-manger mais aussi du bien-être que l'on retrouve dans les chambres, certaines dotées d'un bain à bulles, la salle de fitness ou même au niveau de la piscine balnéo à 30 degrés alimentée d'une eau hyperionique réparatrice pour la peau : quasiment unique en France.

"Authentic" hôtel

Ce souci de santé se retrouve jusque dans les recettes, le Natsuc, sucre de bouleau de Finlande, de culture biologique bien entendu, remplaçant avantageusement celui, plus nocif pour la santé, de nos betteraves ou cannes à sucre. Développée par Christophe (auteur par ailleurs du guide des 150 hôtels " authentics " comme le sien), outre son goût... sucré, cette " sucrétion " naturelle est reconnue comme bénéfique pour la santé bucco-dentaire, contribue à l'équilibre acido-basique de l'organisme (alcalinisant) et convient parfaitement aux diabétiques.

Cette solution diététique par excellence se retrouve bien entendu dans les cocktails, les desserts et la cuisine traditionnelle authentique et généreuse de La Table d'Augustin, où l'on propose la pêche du jour (des soles de 500 grammes, par exemple), notamment de la viande bovine ou d'agneau des alentours.

Une gastronomie de tradition (la caponata, ratatouille sans aubergines qui trahit les origines italiennes du fondateur, les sardines farcies et panées, ou les anchois frais marinés à l'huile d'olive du Clos Bellevue), ce qui est un compliment, même si les prix eux sont bien actuels. Le maître des lieux a même développé une ligne de confitures sans sucre, Confinat : du beau "bouleau", en effet...

Le restaurant s'ouvre en terrasse sur la piscine bordée par une rangée de pins parasols qui semblent scruter la Méditerranée derrière, et donc l'horizon. Le bâtiment agricole d'origine s'est vu rehaussé d'une annexe discrète, fait face à un autre tout aussi ancien, et à un troisième plus moderne mais bien intégré: tous trois sont répartis dans un grand parc arboré et fleuri. L'établissement dissémine de la sorte les 47 chambres dont 26 suites, réhabilite le charme d'antan et l'authenticité provençale qui fait désormais si souvent défaut dans les hôtels de la Côte d'Azur.

On trouve même une roulotte aux abords d'un boulodrome, et une guinguette en bois sympathique qui se mire dans les eaux azurs, comme le ciel, de la piscine.

Bonnard et Matisse

Les chambres sont décorées par Ninette, laquelle confère à chacune d'elles sa spécificité au travers des peintures, tissus locaux, tableaux et mobilier ancien: inondées par le soleil du Midi, on y pénètre comme dans un tableau lumineux de Bonnard ou Matisse. Chaque chambre affiche ainsi une belle singularité et plonge son regard soit dans l'onde de la piscine, la vue de la mer au loin depuis le balcon, ou dans l'océan de verdure que constitue le jardin.

Le service et le personnel sont également aux petits oignons et aux petits soins, des soins dont on peut jouir au travers de massages in situ par l'institut genevois Fleurs de coton.

Bref, cette "auguste" adresse se révèle un lieu préservé où l'on prend et l'on voyage dans le temps: un retour bénéfique à la lenteur, où l'authentique ralentit le tic-tac de nos horloges atomiques, loin du bruit et de la fureur endiablées tropéziennes dont cet établissement prestigieux protège les hôtes de toute sa quiétude.

Les soins, la délicieuse piscine hyperionique et les plages irradiantes de la baie de Pampelonne toute proche sont autant de cures de jouvence. Tout aussi salutaire, l'ambiance chaleureuse et comme à la maison de La Ferme d'Augustin ne fait qu'accentuer l'aspect bénéfique de ces trois... " traitements ".

La Ferme d'Augustin, maison de famille depuis 1950, 979 route de Tahiti, Saint-Tropez / Ramatuelle 83550. Ouvert de fin avril à mi-octobre. Infos : info@fermeaugustin.com ou au 0033 4 94 55 97 00.

A voir

-La baie de Pampelonne et ses plages de sable fin, notamment celle de l'Escalet, la plus magique aux dires de Marie-Laure Vallet. Et c'est vrai. Au bout de l'isthme et du cap Taillat, la plage de la Briande s'ouvre sur le cap Lardier et une zone totalement sauvage et protégée que l'on peut découvrir en bateau ou via un sentier pédestre.

-Saint-Tropez : le port bien sûr, et plutôt la vieille ville vers la citadelle que la place des Lices et ses boulistes, notamment la place de l'Ormeau à deux pas de l'iconique église paroissiale : ravissante, petite, discrète où un orme en pleine maturité s'entretient avec des bougainvilliers accrochés aux maisons qui l'entourent.

-On peut rejoindre Saint-Tropez via le cap du même nom, en partant de la plage de Tahiti, pour une randonnée de trois heures et demie inoubliable, contrastée, entre garrigue et criques sublimes, rythmées par quelques petites plages.

-Ramatuelle : " Saint-Gérard Philippe " si vous préférez, où l'acteur repose, est un village préservé accroché à l'orée du massif des Maures, plus authentique ravissant et plus petit que Saint-Trop'. Le village est également une ode à la lenteur et la contemplation, auquelles invite ce charmant bourg d'altitude au travers du panorama somptueux qu'il offre sur la côte à ses pieds. A découvrir un peu plus haut, l'ancien moulin de Paillas.

A déguster

Le Domaine des Marres, ancienne maison de vin sur la route de Ramatuelle, dans cette presqu'île de Saint-Tropez, ancien marais alluvionnaire dès lors très fertile (" Marres " vient d'ailleurs de marais). Un domaine familial en côtes de Provence vieux de plus d'un siècle, ancienne ferme rénovée avec goût au milieu d'un domaine de 42ha, dont 12 de forêts et 26 de vignobles ; principalement du rosé en conversion biologique, un peu de blanc en rolle et sémillon et plus étonnant du viognier, et quelques arpents de rouge qui intègre notamment un cépage celui-là local, la mourvèdre.

Ce domaine qui réunit en même lieu différentes générations de la famille Benet-Gartich est notamment géré par Florent, trentenaire affable, chaleureux et dynamique, qui se révèle aussi authentique et sémillant que son vin n'est équilibré, agréable et raffiné dans toutes les couleurs.

La boutique qui propose, outre ses millésimes, des produits locaux et met en lumière une compagnie d'artistes (certains décorent de leurs oeuvres des cuvées spéciales), se double désormais d'un wine bar ouvert... sur les vignes et forêt et un coucher de soleil enchanteur et forcément... rosé !

Château des Marres, 2998 route des Plages à 83550 Ramatuelle. Infos : 0033 4 94972261 et contact@chateaudesmarres.com.

Offre spéciale pour les lecteurs du journal du Médecin

La Ferme d'Augustin vous offre deux nuits à la réservation d'un séjour de 7 nuits du 8 au 15 octobre, avec visite et dégustation gratuites du domaine viticole, si vous réservez vite de la part du Journal du Médecin. Infos : Info@fermeaugustin.com et 0033 4 94 55 97 00.

Sise à Ramatuelle sur la presqu'île de Saint-Tropez, la Ferme d'Augustin borde la baie de Pampelonne, plus sauvage et préservée que le golfe tropézien auquel elle tourne le dos, en s'ouvrant à la fois sur les pins parasols, la mer et les vignobles environnants. Ce qui ne veut pas dire que ce quatre étoiles plus, familial et chaleureux, mette de l'eau dans son vin au niveau confort.À quelques mètres de la plage de Tahiti, au nom et à la configuration enchanteresse (elle jouit de la découpe en forme de hanse de la baie de Pampelonne, riche de dix espèces végétales inféodées au système dunaire et protégées, La Ferme d'Augustin revendique à juste titre l'appellation d'hôtel à l'ancienne, comprenez d'une authenticité aujourd'hui disparue à Saint-Tropez.Cette institution a été ouverte en 1950 par un paysan et immigré italien, Augustin Folco, qui, au départ, " faisait à manger " pour les habitués du coin et les quelques peintres, dont André Dunoyer de Segonzac, déjà installés près de la grande bleue et sa lumière toute aussi vaste. Et si Augustin régalait déjà, ses hôtes artistes réglaient le repas en offrant qui une toile qui une sculpture, lesquelles décorent encore certaines chambres aujourd'hui.Aux quelques tables vinrent très vite s'ajouter quelques chambres dans la ferme qui grandit, notamment sous l'impulsion de la fille d'Augustin, Jacqueline dite Ninette, et de Gilbert Vallet son époux, aujourd'hui tous deux octogénaires. Voici trois ans, ils ont laissé les commandes à leur fils Christophe qui a rejoint la ferme il y a 19 ans, et à Marie-Laure son épouse.Le leitmotiv d'authenticité du Saint-Tropez des origines, fièrement revendiqué, se niche dans tous les aspects de cet hôtel de luxe. En effet, cette ancienne ferme possède encore, sur les hauteurs de Ramatuelle, son propre vignoble d'un demi-hectare, lequel produit chaque année environs 1.200 bouteilles d'un rosé en biodynamie, excellent, proposé à sa table, le Réserve Bellevue, cultive toujours son potager, produit sa propre huile d'olive (on compte 80 oliviers dans le clos Bellevue) et privilégie les produits locavores.Une approche du bien-manger mais aussi du bien-être que l'on retrouve dans les chambres, certaines dotées d'un bain à bulles, la salle de fitness ou même au niveau de la piscine balnéo à 30 degrés alimentée d'une eau hyperionique réparatrice pour la peau : quasiment unique en France.Ce souci de santé se retrouve jusque dans les recettes, le Natsuc, sucre de bouleau de Finlande, de culture biologique bien entendu, remplaçant avantageusement celui, plus nocif pour la santé, de nos betteraves ou cannes à sucre. Développée par Christophe (auteur par ailleurs du guide des 150 hôtels " authentics " comme le sien), outre son goût... sucré, cette " sucrétion " naturelle est reconnue comme bénéfique pour la santé bucco-dentaire, contribue à l'équilibre acido-basique de l'organisme (alcalinisant) et convient parfaitement aux diabétiques.Cette solution diététique par excellence se retrouve bien entendu dans les cocktails, les desserts et la cuisine traditionnelle authentique et généreuse de La Table d'Augustin, où l'on propose la pêche du jour (des soles de 500 grammes, par exemple), notamment de la viande bovine ou d'agneau des alentours.Une gastronomie de tradition (la caponata, ratatouille sans aubergines qui trahit les origines italiennes du fondateur, les sardines farcies et panées, ou les anchois frais marinés à l'huile d'olive du Clos Bellevue), ce qui est un compliment, même si les prix eux sont bien actuels. Le maître des lieux a même développé une ligne de confitures sans sucre, Confinat : du beau "bouleau", en effet...Le restaurant s'ouvre en terrasse sur la piscine bordée par une rangée de pins parasols qui semblent scruter la Méditerranée derrière, et donc l'horizon. Le bâtiment agricole d'origine s'est vu rehaussé d'une annexe discrète, fait face à un autre tout aussi ancien, et à un troisième plus moderne mais bien intégré: tous trois sont répartis dans un grand parc arboré et fleuri. L'établissement dissémine de la sorte les 47 chambres dont 26 suites, réhabilite le charme d'antan et l'authenticité provençale qui fait désormais si souvent défaut dans les hôtels de la Côte d'Azur.On trouve même une roulotte aux abords d'un boulodrome, et une guinguette en bois sympathique qui se mire dans les eaux azurs, comme le ciel, de la piscine.Les chambres sont décorées par Ninette, laquelle confère à chacune d'elles sa spécificité au travers des peintures, tissus locaux, tableaux et mobilier ancien: inondées par le soleil du Midi, on y pénètre comme dans un tableau lumineux de Bonnard ou Matisse. Chaque chambre affiche ainsi une belle singularité et plonge son regard soit dans l'onde de la piscine, la vue de la mer au loin depuis le balcon, ou dans l'océan de verdure que constitue le jardin.Le service et le personnel sont également aux petits oignons et aux petits soins, des soins dont on peut jouir au travers de massages in situ par l'institut genevois Fleurs de coton.Bref, cette "auguste" adresse se révèle un lieu préservé où l'on prend et l'on voyage dans le temps: un retour bénéfique à la lenteur, où l'authentique ralentit le tic-tac de nos horloges atomiques, loin du bruit et de la fureur endiablées tropéziennes dont cet établissement prestigieux protège les hôtes de toute sa quiétude.Les soins, la délicieuse piscine hyperionique et les plages irradiantes de la baie de Pampelonne toute proche sont autant de cures de jouvence. Tout aussi salutaire, l'ambiance chaleureuse et comme à la maison de La Ferme d'Augustin ne fait qu'accentuer l'aspect bénéfique de ces trois... " traitements ".A voirA déguster