Située sur le Neckar qui a creusé une vallée verdoyante au bord duquel la ville s'accroche, Heidelberg est la plus ancienne ville universitaire allemande. Elle fut fondée en 1386 et, aujourd'hui encore, sa faculté de Médecine reste mondialement réputée.

On peut pénétrer dans la ville ancienne via un pont de granite rose typique de Heidelberg, semblable à celui des Vosges, qui colore les bâtiments prestigieux anciens. Ledit pont enjambe le fleuve avant de déboucher sur une porte d'entrée de cité à deux tours impérieuse. L'ancienne capitale du Palatinat du Rhin est dans sa partie ancienne délimitée d'un côté par l'arche de Charles, le Karlstor dédié à l'électeur Charles Théodor de Bavière au 18e siècle, grand rénovateur de la ville à l'époque ravagée par les guerres de Trente ans, de Succession et de religions.

Ce monument est surplombé par le château, le Schloss, impressionnant et en partie en ruines, détruit qu'il fût par les troupes de Louis XIV lors de la guerre de Succession. Comme l'arche, ce castel fut également construit en granite local aux teintes rosées. La vue que l'on a sur la vallée depuis le château est imprenable : au loin, la partie universitaire, en face " le chemin des philosophes ", grande balade en forêt ponctuée de monuments qui offre un panorama grandiose sur la vieille ville, d'un romantisme à la Caspar Friedrich.

Sur cette autre rive également sont disséminés une constellation de manoirs et villas folies fin 19e dans Neuenheim, le quartier de la nouvelle ville qui rappelle les bords de Meuse entre Namur et Dinant. La ville, aux allures de décor du " Joueur de flûte de Hamelin ", tout droit sortie d'un conte des frères Grimm (lesquels résidèrent à Heidelberg), est d'un romantisme... allemand, aux maisons à pans de bois ou colorées dans un coeur de ville dont les rues sont tirées au cordeau.

Réforme

Au centre de ce berceau de la Réforme, la Heiliggeistkirch, non loin de l'ancienne cité universitaire, église catholique gothique dans sa construction et son aspect extérieur, mais dépouillée et réduite à une humilité protestante à l'intérieur. A noter aussi, l'église jésuite, en granite rose bien entendu, datant du 18e, que la Compagnie de Jésus, bien que chassée plus tard de la ville, a laissé en héritage, et d'un style baroque romain.

Tout aussi romantique et situé aux abords de la vieille ville qui respire à la fois un certain art et une douceur de vivre, un raffinement même, mêlant histoire ancienne et jeunesse étudiante, passé présent et avenir, l'Europäischer Hof Heidelberg. Un hôtel cinq étoiles lui aussi historique, construit en 1865 et qui n'a connu qu'une famille de propriétaires depuis 1906, aujourd'hui la quatrième génération est représentée par Caroline von Kretschmann, la charismatique directrice que ses vieux parents épaulent.

Trois parties dans cet hôtel qui propose dans son aile originelle 118 chambres, d'un charme à la fois suranné et doté d'un confort des plus contemporains. Une seconde partie, bâtie en 1920, possède le charme des années folles, notamment un bar et un salon des plus cosys, anglais presque, et prolongé d'ailleurs par un fumoir à cigares. De vastes salles au parquet " point de Hongrie ", au départ de bal, accueillent mariages, conférences et meetings.

Table d'honneur

La partie nouvelle qui clôt la vaste terrasse externe enserrée par les trois parties, propose notamment piscine, jacuzzi, sauna hammam, une terrasse solarium et une salle de sport, tout cela du dernier cri, et complété par un centre de massage et de soins.

Fort d'un personnel de 162 membres attentifs, serviables et avenants, l'hôtel possède un restaurant situé dans la partie intermédiaire, et qui se révèle d'une grande tenue, à la fois par la qualité des produits proposés, la juste proportion des mets, leur présentation et, surtout, la succulence d'un repas cinq services qui, de la mise en bouche au dessert, se révèle une vraie... révélation : une adresse qui a préféré renoncer à la lourde charge des étoiles Michelin, pour choisir la liberté sans nullement baisser en qualité.

Heidelberg, qui a échappé aux bombardements durant la dernière guerre, est encore le quartier général de la 7e armée américaine. Située à 100 km au sud de Heidelberg, toujours dans le Bade-Wurtemberg en face de Strasbourg, Baden Baden accueillit de son côté le siège du commandement des forces françaises en Allemagne. Ironie de l'histoire, elle fut également ravagée par les troupes de Louis XIV au 17e siècle. Trois siècles plus tard, Charles de Gaulle qui s'y réfugiera pendant mai 68, y rencontra Adenauer après-guerre, dans cette cité thermale et de cure connue depuis l'époque romaine, plus exactement dans l'hôtel Brenners qui s'en souvient encore aujourd'hui.

Ce cinq étoiles affiche la même prestance, la même majesté que le fondateur de la cinquième république. Fondé en 1872 par Alois Brenner, il comprend outre son bâtiment principal plusieurs annexes du même type thermal classique du 19e extrêmement raffiné. Sauf qu'aujourd'hui, l'hôtel, repris après la guerre par l'empire Oetker (pizzas et surgelés), propose tous les attributs qu'un palace contemporain exige.

Mais revenons d'abord à sa localisation, face au musée Burda sur la Lichterallee longue de trois kilomètres, bordée d'arbres majestueux, d'une roseraie, et qui se termine sur une ancienne abbaye cistercienne remarquable, et au milieu de laquelle coule la rivière Oos dont le lit est pavé. Situé à deux pas du somptueux casino Belle Époque de la Kurhaus et la trinkhalle, l'hôtel est à la fois en bordure de parc de ville historique, située à l'orée de la Forêt Noire, et qui multiplie les folies belle époque au pied du nouveau château, non loin des ruines antiques bains romains et des Friedrichsbad publics ou du musée Fabergé.

Fresques pompéiennes

Mais c'est une expérience plus intime en termes de wellness que propose le Brenners, avec sa grande piscine aux fresques... pompéiennes dans un bâtiment d'époque, la Villa Stéphanie, et d'aspect classique bien entendu, au travers de ses soins et massages diversifiées et sa salle de sport dernier cri donnant sur un parc privé immense.

Un bâtiment annexe est uniquement réservé aux enfants dans un établissement qui multiplie les ambiances et les styles entre le salon de thé très Marcel Proust, le restaurant Wintergarten gastronomique sous verrière qui évoque les années folles. Un autre, le Fritz et Félix, du nom d'un renard et d'un lapin mascottes, mixe atmosphère art déco et contemporaine et compte un énorme grill galicien au charbon, ouvert, le plus grand d'Allemagne.

Celui-ci propose une cuisine de brasserie haut de gamme et de grillades bien entendu, le Wintergarten affichant pour sa part une cuisine gastronomique qui allie la tradition des plats régionaux de la Forêt Noire à celle de la cuisine française, la frontière étant toute proche...

Les chambres, au nombre de 110, sont toutes d'un confort élégant, moelleux et sans défaut, respectant l'histoire des lieux rehaussés des exigences contemporaines et d'un goût qui ne l'est pas moins. Les différents bâtiments de l'hôtel sont décorés d'oeuvres d'art, photographies ou peintures, l'une des passions des propriétaires actuels. Bien que l'on soit en Allemagne, il règne dans ces lieux une atmosphère anglaise, de privilégié et d'irrémédiablement classieux, dans l'accueil, l'attention dévolu par le personnel qui compte 300 employés pour 110 chambres, mais sans affectation ni obséquiosité.

L'hôtel compte 10 salles de séminaires, réparties dans les différents bâtiments qui comprennent jouxtant sa partie wellness et soins, un centre médical qui compte quatre médecins (dont un dentiste réputé!). Après tout, l'on est dans une ville thermale où l'on vient aussi pour se soigner.

Au final, deux établissements de renom, dans deux villes qui à leur tour soignent en effet l'image abîmée par l'histoire récente que certains peuvent concevoir des villes allemandes. Le corps et l'esprit y bénéficient en effet d'une véritable cure de jouvence.

Infos: Europäischer Hof Heidelberg, Friedrich-Ebert-Anlage 1, Heidelberg 0049 6221 5150

Brenners Park-Hotel & Spa, Schillerstrasse 4/6 Baden-Baden.

Située sur le Neckar qui a creusé une vallée verdoyante au bord duquel la ville s'accroche, Heidelberg est la plus ancienne ville universitaire allemande. Elle fut fondée en 1386 et, aujourd'hui encore, sa faculté de Médecine reste mondialement réputée.On peut pénétrer dans la ville ancienne via un pont de granite rose typique de Heidelberg, semblable à celui des Vosges, qui colore les bâtiments prestigieux anciens. Ledit pont enjambe le fleuve avant de déboucher sur une porte d'entrée de cité à deux tours impérieuse. L'ancienne capitale du Palatinat du Rhin est dans sa partie ancienne délimitée d'un côté par l'arche de Charles, le Karlstor dédié à l'électeur Charles Théodor de Bavière au 18e siècle, grand rénovateur de la ville à l'époque ravagée par les guerres de Trente ans, de Succession et de religions.Ce monument est surplombé par le château, le Schloss, impressionnant et en partie en ruines, détruit qu'il fût par les troupes de Louis XIV lors de la guerre de Succession. Comme l'arche, ce castel fut également construit en granite local aux teintes rosées. La vue que l'on a sur la vallée depuis le château est imprenable : au loin, la partie universitaire, en face " le chemin des philosophes ", grande balade en forêt ponctuée de monuments qui offre un panorama grandiose sur la vieille ville, d'un romantisme à la Caspar Friedrich.Sur cette autre rive également sont disséminés une constellation de manoirs et villas folies fin 19e dans Neuenheim, le quartier de la nouvelle ville qui rappelle les bords de Meuse entre Namur et Dinant. La ville, aux allures de décor du " Joueur de flûte de Hamelin ", tout droit sortie d'un conte des frères Grimm (lesquels résidèrent à Heidelberg), est d'un romantisme... allemand, aux maisons à pans de bois ou colorées dans un coeur de ville dont les rues sont tirées au cordeau.RéformeAu centre de ce berceau de la Réforme, la Heiliggeistkirch, non loin de l'ancienne cité universitaire, église catholique gothique dans sa construction et son aspect extérieur, mais dépouillée et réduite à une humilité protestante à l'intérieur. A noter aussi, l'église jésuite, en granite rose bien entendu, datant du 18e, que la Compagnie de Jésus, bien que chassée plus tard de la ville, a laissé en héritage, et d'un style baroque romain.Tout aussi romantique et situé aux abords de la vieille ville qui respire à la fois un certain art et une douceur de vivre, un raffinement même, mêlant histoire ancienne et jeunesse étudiante, passé présent et avenir, l'Europäischer Hof Heidelberg. Un hôtel cinq étoiles lui aussi historique, construit en 1865 et qui n'a connu qu'une famille de propriétaires depuis 1906, aujourd'hui la quatrième génération est représentée par Caroline von Kretschmann, la charismatique directrice que ses vieux parents épaulent.Trois parties dans cet hôtel qui propose dans son aile originelle 118 chambres, d'un charme à la fois suranné et doté d'un confort des plus contemporains. Une seconde partie, bâtie en 1920, possède le charme des années folles, notamment un bar et un salon des plus cosys, anglais presque, et prolongé d'ailleurs par un fumoir à cigares. De vastes salles au parquet " point de Hongrie ", au départ de bal, accueillent mariages, conférences et meetings.Table d'honneurLa partie nouvelle qui clôt la vaste terrasse externe enserrée par les trois parties, propose notamment piscine, jacuzzi, sauna hammam, une terrasse solarium et une salle de sport, tout cela du dernier cri, et complété par un centre de massage et de soins.Fort d'un personnel de 162 membres attentifs, serviables et avenants, l'hôtel possède un restaurant situé dans la partie intermédiaire, et qui se révèle d'une grande tenue, à la fois par la qualité des produits proposés, la juste proportion des mets, leur présentation et, surtout, la succulence d'un repas cinq services qui, de la mise en bouche au dessert, se révèle une vraie... révélation : une adresse qui a préféré renoncer à la lourde charge des étoiles Michelin, pour choisir la liberté sans nullement baisser en qualité.Heidelberg, qui a échappé aux bombardements durant la dernière guerre, est encore le quartier général de la 7e armée américaine. Située à 100 km au sud de Heidelberg, toujours dans le Bade-Wurtemberg en face de Strasbourg, Baden Baden accueillit de son côté le siège du commandement des forces françaises en Allemagne. Ironie de l'histoire, elle fut également ravagée par les troupes de Louis XIV au 17e siècle. Trois siècles plus tard, Charles de Gaulle qui s'y réfugiera pendant mai 68, y rencontra Adenauer après-guerre, dans cette cité thermale et de cure connue depuis l'époque romaine, plus exactement dans l'hôtel Brenners qui s'en souvient encore aujourd'hui.Ce cinq étoiles affiche la même prestance, la même majesté que le fondateur de la cinquième république. Fondé en 1872 par Alois Brenner, il comprend outre son bâtiment principal plusieurs annexes du même type thermal classique du 19e extrêmement raffiné. Sauf qu'aujourd'hui, l'hôtel, repris après la guerre par l'empire Oetker (pizzas et surgelés), propose tous les attributs qu'un palace contemporain exige.Mais revenons d'abord à sa localisation, face au musée Burda sur la Lichterallee longue de trois kilomètres, bordée d'arbres majestueux, d'une roseraie, et qui se termine sur une ancienne abbaye cistercienne remarquable, et au milieu de laquelle coule la rivière Oos dont le lit est pavé. Situé à deux pas du somptueux casino Belle Époque de la Kurhaus et la trinkhalle, l'hôtel est à la fois en bordure de parc de ville historique, située à l'orée de la Forêt Noire, et qui multiplie les folies belle époque au pied du nouveau château, non loin des ruines antiques bains romains et des Friedrichsbad publics ou du musée Fabergé.Fresques pompéiennesMais c'est une expérience plus intime en termes de wellness que propose le Brenners, avec sa grande piscine aux fresques... pompéiennes dans un bâtiment d'époque, la Villa Stéphanie, et d'aspect classique bien entendu, au travers de ses soins et massages diversifiées et sa salle de sport dernier cri donnant sur un parc privé immense.Un bâtiment annexe est uniquement réservé aux enfants dans un établissement qui multiplie les ambiances et les styles entre le salon de thé très Marcel Proust, le restaurant Wintergarten gastronomique sous verrière qui évoque les années folles. Un autre, le Fritz et Félix, du nom d'un renard et d'un lapin mascottes, mixe atmosphère art déco et contemporaine et compte un énorme grill galicien au charbon, ouvert, le plus grand d'Allemagne.Celui-ci propose une cuisine de brasserie haut de gamme et de grillades bien entendu, le Wintergarten affichant pour sa part une cuisine gastronomique qui allie la tradition des plats régionaux de la Forêt Noire à celle de la cuisine française, la frontière étant toute proche...Les chambres, au nombre de 110, sont toutes d'un confort élégant, moelleux et sans défaut, respectant l'histoire des lieux rehaussés des exigences contemporaines et d'un goût qui ne l'est pas moins. Les différents bâtiments de l'hôtel sont décorés d'oeuvres d'art, photographies ou peintures, l'une des passions des propriétaires actuels. Bien que l'on soit en Allemagne, il règne dans ces lieux une atmosphère anglaise, de privilégié et d'irrémédiablement classieux, dans l'accueil, l'attention dévolu par le personnel qui compte 300 employés pour 110 chambres, mais sans affectation ni obséquiosité.L'hôtel compte 10 salles de séminaires, réparties dans les différents bâtiments qui comprennent jouxtant sa partie wellness et soins, un centre médical qui compte quatre médecins (dont un dentiste réputé!). Après tout, l'on est dans une ville thermale où l'on vient aussi pour se soigner.Au final, deux établissements de renom, dans deux villes qui à leur tour soignent en effet l'image abîmée par l'histoire récente que certains peuvent concevoir des villes allemandes. Le corps et l'esprit y bénéficient en effet d'une véritable cure de jouvence.