Figure incontestée et donc incontestable de la Deuxième Guerre mondiale, Winston Churchill est devenu un personnage symbole de la résistance britannique à la menace nazie. Ceci en oubliant le rôle primordial de l'Union soviétique, et bien sûr des États-Unis.

L'ouvrage de Tariq Ali (et pas Tareq) fait de l'ombre à l'imposante statue désormais indéboulonnable de l'homme au cigare en sauveur solitaire de la démocratie à l'époque. En effet, tout au long de sa carrière, le descendant du fameux duc de Malborough n'a eu de cesse, bien qu'a moitié américain par sa mère, de défendre les intérêts d'un Empire britannique qui sera emporté par les tourmentes du 20e siècle.

Raciste envers les Irlandais qu'il contribua à réprimer, il eut la même attitude vis-à-vis des Indiens (d'Inde) au sortir de la Deuxième Guerre, se montrera très longtemps conciliant avec le fascisme italien voire le nazisme, considérés comme un moindre mal en regard du communisme. Toute cette attitude se combinait chez ce maniaco-dépressif (ce que l'auteur ne mentionne pas) avec un énorme mépris de classe typique de la classe dominante britannique, et toujours en cours.

Détesté des classes laborieuses, notamment des mineurs pour son attitude lors des grèves du début du siècle, réhabilité par Thatcher et Blair, lors de son ultime retour au plus hautes fonctions dans les années 50, Churchill décapita la gauche grecque résistante pour lui préférer un régime profasciste des colonels, dont "Z", de Costa-Gavras, rappelle une partie des atrocités.

L'ouvrage, très fouillé, montre encore comment les politiciens britanniques qui s'en réclament, de " gauche " comme de droite, sont passés d'un colonialisme d'empire (en Arabie saoudite, Israël, Afrique du Sud) au néo-colonialisme d'un autre, celui américain dont la Grande-Bretagne et surtout l'Angleterre n'est qu'un satrape.

Un livre qui ne déboulonne pas la statue mais qui, plus intelligemment, lui appose une plaque explicative qui modère grandement sa vénération.

Tariq Ali. Churchill, sa vie, ses crimes. La Fabrique Éditions.

Figure incontestée et donc incontestable de la Deuxième Guerre mondiale, Winston Churchill est devenu un personnage symbole de la résistance britannique à la menace nazie. Ceci en oubliant le rôle primordial de l'Union soviétique, et bien sûr des États-Unis.L'ouvrage de Tariq Ali (et pas Tareq) fait de l'ombre à l'imposante statue désormais indéboulonnable de l'homme au cigare en sauveur solitaire de la démocratie à l'époque. En effet, tout au long de sa carrière, le descendant du fameux duc de Malborough n'a eu de cesse, bien qu'a moitié américain par sa mère, de défendre les intérêts d'un Empire britannique qui sera emporté par les tourmentes du 20e siècle.Raciste envers les Irlandais qu'il contribua à réprimer, il eut la même attitude vis-à-vis des Indiens (d'Inde) au sortir de la Deuxième Guerre, se montrera très longtemps conciliant avec le fascisme italien voire le nazisme, considérés comme un moindre mal en regard du communisme. Toute cette attitude se combinait chez ce maniaco-dépressif (ce que l'auteur ne mentionne pas) avec un énorme mépris de classe typique de la classe dominante britannique, et toujours en cours.Détesté des classes laborieuses, notamment des mineurs pour son attitude lors des grèves du début du siècle, réhabilité par Thatcher et Blair, lors de son ultime retour au plus hautes fonctions dans les années 50, Churchill décapita la gauche grecque résistante pour lui préférer un régime profasciste des colonels, dont "Z", de Costa-Gavras, rappelle une partie des atrocités.L'ouvrage, très fouillé, montre encore comment les politiciens britanniques qui s'en réclament, de " gauche " comme de droite, sont passés d'un colonialisme d'empire (en Arabie saoudite, Israël, Afrique du Sud) au néo-colonialisme d'un autre, celui américain dont la Grande-Bretagne et surtout l'Angleterre n'est qu'un satrape.Un livre qui ne déboulonne pas la statue mais qui, plus intelligemment, lui appose une plaque explicative qui modère grandement sa vénération.