Tout sur Enquête nationale de Santé de Sciensano

Littératie ? En bref : l'art de se faire comprendre entre profanes et spécialistes. J'en donne une définition complète plus bas.Paradoxe : pour mieux se comprendre, on commence par inventer un mot jargon ! La littératie est une fonction généraliste (lire jdM n° 2656, La Belgique, un laboratoire des fonctions généralistes en médecine et en politique), fonctioncruciale dans une société où nous sommes tous pris dans des relations terriblement asymétriques de part et d'autre de barrières en tous genres. Le Pacte d'avenir des mutuelles inscrit la littératie de la santé dans leurs missions. J'avoue que la moutarde m'est montée au nez : les mutuelles se valorisent comme mouches du coche autour des praticiens. Hélas, il y a longtemps que ces derniers ne résistent plus aux envahissements bureaucratiques du système. Les pseudo-spécialisations autour de fonctions généralistes impliquant tous les citoyens et à ce titre, aux antipodes de l'idée même de spécialisation, jouent un grand rôle dans cette dérive. Le business de la littératie me mettrait-il en colère ? Oui ! Mais j'essaie de me contenir, gare au poujadisme ! Les métiers du faire dans le réel ont besoin d'analyses, de valorisation et de coordination, rôles nécessairement éloignés dans le virtuel. Nous retrouvons toujours le même problème du déséquilibre des relations verticales dans l'organisation des soins. Pour les médecins, toutes pratiques et spécialisations confondues, la littératie offre une belle opportunité d'y réfléchir. Et pourquoi pas, avec les mutuelles et autres intervenants.

Quels sont les problèmes de santé pour lesquels les besoins des patients et/ou de la société demeurent importants ? Comment déterminer les priorités de la recherche ? C'est pour répondre à ces questions que le Centre fédéral d'expertise de soins de santé (KCE) et Sciensano, avec plusieurs autres institutions fédérales, ont élaboré "NEED", un cadre identifiant les besoins non rencontrés en termes de santé.

Le comité de l'assurance de l'Inami examinera ce lundi une série de propositions de refinancement de la médecine générale du ministre Vandenbroucke pour un montant total de 55 millions d'euros tenant compte d'une partie du refinancement de la psychologie de 1ère ligne qui est censée collaborer au sein des cabinets des médecins généralistes... Mais il s'agit en réalité d'une série de promesses contenues dans l'accord médico-mut 2024-2025. L'Absym n'hésite pas à les qualifier de "poudre aux yeux" (lire encadré).