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La nouvelle est tombée fin mai, lorsque Janssen-Cilag a fait savoir par courrier qu'une pénurie frappait certains de ses médicaments en raison "d'un problème technique chez un producteur externe". Renseignements pris, il s'agirait d'une usine de GSK installée à Parme (Italie), qui serait actuellement confrontée à un grave problème de BPF. Les conséquences sont à peu près impossible à appréhender, d'autant qu'elles touchent de nombreux pays...Les produits des deux firmes sont concernés, mais ce sont surtout les narcotiques de Janssen-Cilag qui vont poser problème chez nous, étant utilisés par les anesthésistes dans la quasi-totalité de nos hôpitaux. Il existe heureusement des alternatives pour certains... si ce n'est que, comme tout le monde se tourne évidemment vers les firmes concurrentes, celles-ci se trouvent actuellement un rien débordées. Dans certains cas, il est également possible d'importer les produits concernés depuis l'étranger, mais cette opération est fortement compliquée par les lois draconiennes qui régissent l'import-export de stupéfiants.L'AFMPS s'efforce néanmoins de trouver une solution le plus rapidement possible. "Nous avons commencé par nous adresser aux autorités italiennes et au fabricant en leur demandant de donner priorité à ces spécialités irremplaçables. Nous voulons en effet éviter coûte que coûte que la pénurie de produits de première importance ne provoque un problème de santé publique. Dans l'état actuel des choses, chaque lot doit être affranchi individuellement. Des dérogations sont prévues pour l'importation de stocks existant à l'étranger lorsqu'il s'agit de médicaments autorisés en Belgique, mais il devrait également être possible d'importer des alternatives thérapeutiques autorisées dans d'autres pays de l'UE, même si elles ne le sont actuellement pas chez nous. Ceci nécessite toutefois des autorisations supplémentaires pour l'importation vers la Belgique mais aussi pour l'exportation au départ du pays concerné - à réitérer pour chaque commande parce qu'il s'agit de produits stupéfiants ! Nous examinons actuellement avec notre département juridique la possibilité de procéder, dans cette situation spécifique, à une importation exceptionnelle."Certains hôpitaux ont toutefois des stocks suffisants. C'est apparemment le cas des Cliniques universitaires Saint-Luc qui, via leur Comité médico-pharmaceutique, "ont pris la précaution d'importer en quantité suffisante pour une durée de plusieurs mois ; ces produits sont d'ores et déjà de stock". Les produits touchés sont le Piritramide (Dipidolor&®), le Fentanyl (Fentanyl-Janssen&®), le Chlorhydrate d'alfentanil (Rapifen&®), le Citrate de sufentanil (Sufenta&® et Sufenta Forte&®), l'Étomidate (Hypnomidate&®), le Décanoate d'halopéridol (Haldol&®;Decanoas) et l'Halopéridol (Haldol&®).