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On savait déjà que le coronavirus était transmissible par les postillons et les grosses gouttelettes émises par la toux et les éternuements. Par contre, au début de la pandémie, la voie aérienne de transmission était considérée comme improbable par les autorités sanitaires de plusieurs pays et l'Organisation mondiale de la santé.Mais l'OMS s'est récemment ravisée. Le 7 juillet dernier, dans la foulée d'une lettre écrite (1) par 239 experts internationaux se basant sur des expériences menées dans 32 pays, elle a concédé que le SARS-CoV-2 pouvait aussi se transmettre par des gouttelettes beaucoup plus petites, en parlant ou en expirant de l'air lors de la respiration, et que cet air pouvait infecter les personnes lorsqu'il est inhalé, surtout si elles ne sont pas protégées par un masque. Un avis corroboré cette fois par une étude (2) dont les résultats sont préliminaires.En avril dernier, à l'aide d'un appareil de la taille d'un téléphone portable, les chercheurs de l'Université du Nebraska ont réussi à collecter des microgouttelettes contenant des particules virales dans l'air des chambres de six patients atteints de Covid-19, 30 cm au-dessus du pied de leur lit. Les échantillons ont été analysés par réaction en chaîne par polymérase transcriptase inverse en temps réel (rRT-PCR), culture cellulaire, western blot et microscopie électronique à transmission (TEM). L'ARN du SARS-CoV-2 a été détecté dans les six pièces dans toutes les fractions granulométriques (> 4,1 μm, 1-4 μm et <1 μm). Les augmentations de l'ARN viral pendant la culture cellulaire du virus ont démontré la présence de virions infectieux se répliquant dans trois échantillons d'aérosols de moins d'un micron de diamètre (<1 μm). La nature infectieuse des aérosols recueillis dans cette étude suggère que la transmission aérienne du coronavirus est possible et que des mesures de prévention des aérosols sont nécessaires pour endiguer efficacement la propagation du SARS-CoV-2. Reste à savoir, comme l'indique Pr Linsey Marr, "quelle quantité de virus il faut respirer pour être infecté."(référence : (1) Clinical Infectious Diseases, 6 juillet 2020, doi : 10.1093/cid/ciaa939,(2) medRxiv, 21 juillet 2020, doi : 10.1101/2020.07.13.20041632)