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La pandémie a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, comme en témoignent en Flandre Nicole Dekker, Sophie Van Steenbergen et Anthony Dheere, les forces vives de la protestation actuelle contre les nombreuses attestations de soins inutiles dans les soins de santé. Le Dr Dekker témoigne: "Nous ne voyions plus aucun patient. Nous avons seulement attesté de choses que nous ne savions pas être vraies. Quelqu'un disait au téléphone qu'il avait le Covid et nous devions rédiger un certificat. Donc on faisait de fausses attestations toute la journée."Il y a quelques semaines, pour protester contre le tsunami des attestations, le Dr Dekker a lancé la campagne médiatique du "crocodile bleu". Mais il y a déjà deux ans, au début de la pandémie, Jong Domus et le groupe de travail Kafka ont commencé à évoquer le fléau des attestations inutiles. Un an et demi plus tard, les jeunes médecins de l'Absym flamande et du Cartel se sont joints à eux. Le comité de pilotage Kafka a démarré et repris l'action de Nicole Dekker. Avec des forces combinées et un courage nouveau, le même message est maintenant répété, nuancé et complété. Dr Van Steenbergen, président de Jong Domus: "Nous ne lâcherons pas prise, ce n'est que le début. En juin, par exemple, après un an de négociations, nous parviendrons à un consensus pour ne plus jamais avoir à faire d'attestation pour les crèches ou les garderies." "Nous sommes en train de créer une dynamique", ajoute le Dr Dheere. "En agissant ensemble, il est possible de changer quelque chose. Petit à petit, nous éliminons les attestations les plus inutiles et les plus frustrantes." Nicole Dekker: "On a l'impression que les gens n'osent plus prendre leurs responsabilités. Je suis un peu dystopique. Une attestation pour utiliser l'ascenseur au lieu des escaliers avec une jambe dans le plâtre... Ce n'est vraiment pas médical. Il y a une limite à notre responsabilité. Un règlement est nécessaire. Le comité de pilotage est en train de déterminer si une attestation est utile ou non. Une pression continue est nécessaire."Déjà 11.000 certificats d'aptitude aux fonctions d'enseignant par an, le certificat attestant que l'enfant est en bonne santé, les certificats de bronzage, etc. ont été supprimés. En matière de chapitre 4 (médicaments soumis à autorisation du médecin conseil), le groupe plaide pour le principe "une seule autorisation", notamment pour les anticoagulants pour les personnes âgées. Nicole Dekker estime que 10 à 15% de son temps est consacré à l'administration. "En raison de toute la paperasserie, nous ne parviendrons jamais à réaliser l'accès universel aux soins de santé comme le souhaite l'Organisation mondiale de la santé." Sophie Van Steenbergen: "La gigantesque montagne d'administration est une raison importante pour laquelle les jeunes médecins abandonnent." Ils n'ont pas étudié pour ça... Le site zinloosattest.be propose un excellent inventaire avec des certificats inutiles soigneusement classés par thème. Et, bien sûr, le problème ne s'arrête pas à la frontière linguistique. Les médecins francophones qui souhaitent apporter leur aide, par exemple en traduisant le site web, sont les bienvenus. Contact via zinloosattest.be.