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Quatuor formé à Nashville en 2010 et depuis réduit à trois, All Them Witches réaffirme dès l'entrée de son sixième album ses influences: Saturne & Ironjaw débute dans l'atmosphère marécageuse à la Black Sabbath (leur morceau éponyme) pour virer ensuite vers un côté Led Zeppelin aqueux genre No Quarter, avant que la voix et les guitares en roulis évoquent un Alice in Chains, première période, la meilleure, celle d'un grunge quasi gothique. L'excellent morceau 41 est révélateur de ce magnifique spleen bruyant, renforcé par la voix empreinte d'une amertume mélancolique de Michael Parks Jr. Mais All Them Witches va bien au-delà du miroir d'Alice: il "enchaîne" notamment des plages acoustiques envoûtantes instrumentales ( Everest) ou frappées au coin d'une tradition médiévale ( The Children of Coyote Woman). Dans un style qui combine à la fois stoner, acid-rock, moments atmosphériques alternant avec guitares en cottes de mailles bien pesantes ( Lights Out), la musique de All Them Witches se révèle en effet envoûtante, voire même ensorcelante, résumée par la dernière et longue plage terminale de huit minutes: débutée dans un quasi-murmure, Rats In Runs multiplie les incantations discrètement psalmodiées et finit par s'envoler crescendo, le guitariste Ben McLeod enfourchant résolument son balai...