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Six femmes politiques - c'est assez rare pour être souligné - se sont exprimées le vendredi 22 mars, au sujet des réseaux, de la pénurie de personnel soignant, de la reconstruction du parc hospitalier, de la réforme du financement des hôpitaux, ... "Comme le disait Margaret Thatcher, 'en politique, si vous voulez des discours, demandez à un homme. Si vous voulez des actes, demandez à une femme'", se réjouit le Dr Frédéric Thys, en conclusion du débat. Pour sa synthèse du débat, le docteur en sciences médicales s'est essayé à l'acrostiche avec le mot "avenir" pour souligner les défis qui attendent le secteur des soins lors de la prochaine législature. "L'avenir, c'est l'accessibilité. Avec un nouveau découpage territorial pour être plus près des patients, avec un travail sur le ticket modérateur, les suppléments d'honoraires. L'avenir, c'est valoriser les acteurs du soin au sens large, en étant notamment attentif à la santé mentale des patients mais aussi des soignants. L'avenir, c'est écouter. Une première démarche avant la concertation des acteurs du terrain, notamment des directeurs hospitaliers qui ont des choses à dire."Le "E" aurait également pu signifier "école" pour Frédéric Thys qui retient la préoccupation des politiques concernant la pénurie des métiers du soin. "Il faut motiver les étudiants pour qu'une fois sur le marché de l'emploi, ils se sentent valorisés, essentiels pour la santé. Le 'N' pourrait être la norme de croissance dont vous avez beaucoup discuté. Certains ont essayé de vous faire comprendre que cette norme est une chose, mais qu'aujourd'hui le débat est ailleurs. Nous savons les moyens limités. Il faut veiller surtout à mieux les répartir. Le 'N', c'est aussi le numerus clausus qui fait débat."Pour le "I", l'urgentiste du Grand hôpital de Charleroi (GHdC) choisit "informer" et "innover". "Il faut informer la population et lutter contre les lobbies. Il faut également innover. Nous avons peu abordé l'intelligence artificielle, mais c'est un sujet important." Le "R" enfin concerne la "refédéralisation" des soins de santé, et plus particulièrement de la prévention. Dans une dernière partie davantage revendicatrice, Frédéric Thys prône l'objectivation des besoins "mais via des mesures proactives et non une énième étude". "Nous sommes à la recherche de la qualité et de la sécurité dans les soins de santé pour aujourd'hui et pour demain, pour toutes les populations. Mais nous désirons, demain, passer de l'efficience à l'excellence. Car l'efficience renvoie à une notion de performance. Or, nous pouvons être plus performants que quelqu'un de médiocre. Il faut donc viser l'excellence.""Je préfère le réalisme et l'engagement aux promesses, face au vacarme de nos incertitudes", conclut Frédéric Thys, invitant les politiques à prendre leurs responsabilités.