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L'an dernier, pandémie oblige, la réunion s'est tenue pour la première fois uniquement en virtuel. Cette année, le retour en présentiel est une aubaine tant pour les fournisseurs de matériel médical que pour les hôpitaux, soucieux de voir "en vrai" des appareils qui représentent souvent des millions d'euros d'investissement. Au total, le RSNA a rassemblé quelques 19.000 participants à Chicago, et 4.000 participants en ligne pour cet événement hybride qui s'est déroulé entre le 28 novembre et le 2 décembre. "Il était important de retrouver un contact physique", explique Frans Van Houten, PDG de Philips, présent à Chicago et un des 500 exposants de cette édition 2021. "Pouvoir écouter quels sont les besoins des clients est essentiel. Les actualités récentes prouvent à quel point les prestataires ont du mal à faire face aux demandes de soins de santé. L'innovation et les technologies peuvent les aider à prendre en charge davantage de patients, et de manière plus efficiente."L'objectif est, via le diagnostic de précision et la thérapie guidée par imagerie, d'être toujours plus précis dans le diagnostic et moins invasif dans l'intervention. "Chaque diagnostic commence par la récolte de données", embraye l'homme fort de Philips . "En radiologie, l'objectif est donc de fournir l'image la plus riche possible, avec le plus de données possibles. Il faut ensuite intégrer ces informations pour avoir une meilleure compréhension de la situation du patient. Pour cela, il faut pouvoir combiner différentes techniques d'imagerie médicale (rayons X, ultrasons, IRM). Enfin, il faut traduire ces données en informations utiles pour la décision du médecin. Les fournisseurs travaillent donc aujourd'hui sur des projets qui sont bien plus que de simples machines."De telles innovations permettent d'améliorer l'efficience de l'hôpital. Des technologies sont ainsi mises au point pour améliorer le flux de travail. Un seul centre de commande permet aujourd'hui - le NHS anglais a déjà misé sur cette technologie - de contrôler toute l'imagerie médicale d'un réseau hospitalier. "Il s'agit d'une solution utile pour éviter qu'un manque de personnel n'entrave la productivité de l'hôpital", estime Frans Van Houten. Le futur de l'imagerie médicale passe par la thérapie guidée par imagerie (TGI), " de jolis mots pour décrire ce qu'est la chirurgie moderne", estime le Dr Atul Gupta, médecin-chef du service de TGI chez Philips. "Il s'agit d'utiliser les techniques les moins invasives possibles pour réaliser ce que la chirurgie classique avait pour habitude de faire jusqu'à présent, et même faciliter des procédures auxquelles nous ne pensions même pas par le passé."La TGI permet surtout de penser la salle de chirurgie de futur, qui combine diagnostic et traitement au même endroit, le même jour, assure le radiologue. "Nous développons actuellement une nouvelle solution, une plateforme de navigation d'imagerie 3D révolutionnaire qui permet de réaliser non seulement du diagnostic de haute précision, mais également de réaliser de la chirurgie mini-invasive. Cela permet au patient d'avoir le diagnostic et le traitement en une fois, le tout au même endroit et sans chirurgie lourde."Une technologie utile dans divers domaines, de l'oncologie à la neurologie, en passant par la chirurgie de la colonne vertébrale. " Les techniques d'imagerie actuelles permettent non seulement de voir davantage mais aussi de traiter le patient via des orifices de la taille de la pointe d'un stylo. En neurologie, cela permet de naviguer avec un cathéter dans une petite artère cérébrale pour retirer un caillot pas plus large qu'un grain de riz. Réalisée à temps, cette opération permet d'éviter un AVC. L'intérêt pour le patient est de ne pas subir d'opérations lourdes, de récupérer plus vite et de rester moins longtemps à l'hôpital. D'un point de vue sociétal, l'intérêt est d'améliorer les soins de santé pour un coût moindre."