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Fin février, une semaine de sensibilisation au zona était menée conjointement par la Société belge de gériatrie et de gérontologie, la Société belge de la douleur et l'association de patients Pijnpunt. "Ma vie quotidienne s'est brusquement arrêtée", témoigne Bernadette Hermans, 75 ans. "Téléphoner, conduire une voiture... Toutes ces tâches simples sont d'un coup devenues très douloureuses." Si les petits boutons rouges du zona n'inquiètent pas outre mesure, les formes graves de la maladie doivent alerter et être repérées rapidement par les médecins. "Avec un peu de malchance, chez certaines personnes, quand les lésions disparaissent, une douleur chronique s'installe, car le nerf enflammé par le virus du zona reste endommagé", explique le Pr Johan Flamaing, coprésident de la Société belge de gériatrie et de gérontologie et chef du département gériatrie à l'UZ Leuven. Ces névralgies post-zostériennes sont difficiles à vivre pour le patient: "Quelqu'un qui est brûlé vif de l'intérieur et de l'extérieur en même temps doit ressentir quelque chose comme ça. Au début, ça chatouillait, mais dès que je touchais, ça faisait comme des couteaux ou des pointes qui passaient à travers mon corps", se souvient Bernadette. Le moindre mouvement, que ce soit la marche ou simplement les mouvements du corps quand elle est dans la voiture, la fait souffrir. Sur l'ensemble des patients atteints du zona, on estime que jusqu'à 30% peuvent développer une névralgie post-zona. Cela représente environ une personne sur dix dans la population globale. Mais les personnes âgées ne sont pas les seules touchées, comme l'explique le Pr Flamaing: "Dans la population qui a une immunité affaiblie contre le virus, due à une maladie, à un traitement comme la chimiothérapie, l'endommagement du nerf peut être plus fort, et donc le risque de faire une névralgie est plus élevé."Avec le vieillissement de la population belge, les trois associations à l'origine de cette sensibilisation au zona plaident pour une médecine plus préventive qu'actuellement réactive. Il existe aujourd'hui un vaccin inerte recombinant contre le zona et les névralgies post-zostériennes: Shingrix® de GSK. Ce vaccin n'est remboursé par l'Inami que pour les personnes immunodéprimées. "Une médecine préventive inclut la vaccination. Nous appelons à un remboursement généralisé du vaccin, pas pour tout le monde, mais pour toutes les personnes à risque, y compris les plus de 60 ans, ce qui n'est pas le cas maintenant", plaide le Pr Flamaing. Pour ses deux doses et hors remboursement, le vaccin coûte aujourd'hui 320 euros aux patients qui souhaitent s'immuniser contre le zona.