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Qui n'y adhérerait en parcourant l'exposé des motifs? Assurer une meilleure répartition des médecins généralistes en première ligne, réduire les formalités administratives inutiles tout en assurant une meilleure accessibilité pour les patients par une délégation des tâches et une meilleure subvention de postes de garde efficients. Nerf de la guerre, le financement de la profession envisagerait l'abandon progressif du financement à la prestation pour un modèle de financement hybride à la fonction, à la prestation et à la subvention d'une pratique intégrée. L'adhésion à la réforme se ferait sur une base volontaire. Si les têtes pensantes applaudissent, sur le terrain on attend que soient précisés les chiffres et les clauses. Échaudés par les récentes déclarations malheureuses du ministre de tutelle envisageant la fin programmée de la "pratique solitaire de la médecine générale" (incluant paradoxalement des regroupements de plusieurs médecins dans une structure non pluridisciplinaire), nombreux sont ceux qui hésitent à envisager un passage au New Deal sans un chiffrage précis. Quelles seront les modalités exigées - et le temps à y consacrer chaque semaine - pour la concertation, la gestion administrative et l'éducation à la santé? Le temps consacré à la prévention permettra-t-il une gestion satisfaisante des cas aigus? Le budget alloué à une saine gestion de la structures assurera-t-il aux prestataires médicaux des honoraires suffisants pour que la fonction demeure attractive? Détails qui gagnent à se voir rapidement éclaircis, et questions d'autant plus essentielles que toute réversibilité apparaît illusoire lorsqu'un cabinet traditionnel aura accompli sa mue. On nous l'assure dans toutes les langues: l'adhésion au New Deal se fera sur base volontaire, respectant les pratiques médicales et le mode de financement actuels. L'importance de cette adhésion définira à terme la survie de ces pratiques, et leur cohabitation dans le nouveau paysage de la première ligne. Verrons-nous dorénavant coexister trois types de patients, ceux affiliés à une maison médicale fonctionnant au forfait, ceux inscrits dans une pratique New Deal et ceux pris en charge par une équipe médicale traditionnelle, avec des remboursements totalement différents? La cohabitation déjà difficile et parfois conflictuelle entre la médecine au forfait et celle à la prestation risque de se voir exacerbée par la mise en place d'une troisième filière bénéficiant d'un financement encore différent. Ce morcellement de la première ligne de soins ne saurait bénéficier ni aux patients, ni aux médecins, et mérite réflexion. Les termes parlent d'eux-mêmes, et portent une incertitude. Il n'est jamais agréable de se placer dans une trajectoire Old Deal, présentée comme conservatrice, face à une démarche New Deal prônant la concertation, un meilleur accueil du patient, un meilleur respect de la vie familiale du médecin. Dans la non-adhésion il y a essentiellement le terme non et la perception d'appartenir à une médecine passéiste - ou du moins présentée comme telle - risque de sceller les frustrations de ces nombreux médecins personnels frileux à franchir le cap, tout en souhaitant ne pas se voir relégués. Organiser une saine cohabitation de ces trois modes de pratique, dans le respect mutuel de leurs particularités sera le véritable défi de la réforme en cours.