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Anthony Fauci, directeur du National Institute of Allergy and Infectious Disease (NIAID) américain, avait déjà annoncé la nouvelle le 29 avril dernier : à l'issue de son étude, le remdesivir a atteint son objectif premier. Les médecins se montrent toutefois prudents, conscients que Donald Trump tient ici les rennes. Le 1er mai, la FDA a approuvé le remdesivir pour une utilisation d'urgence ( emergencyuseauthorization). Le remdesivir a été testé lors d'une étude contrôlée contre placebo, randomisée et en double-aveugle. Les résultats préliminaires concernent 1.059 patients hospitalisés après avoir contracté le Covid-19. Leur évolution clinique a été jugée sur une échelle à huit points, le score de 1 correspondant à un retour à la maison sans limitation d'activité et le score de 8, au décès du patient. Au jour 29, il a été constaté que le groupe traité guérissait plus vite que le groupe placebo. (médiane : 11 jours contre 15 jours ; p<0,001). Par guérison, on comprend le retour à la maison ou la poursuite de l'hospitalisation, mais seulement dans un but de contrôle de la transmission. Dans le groupe traité par remdesivir, la mortalité à 14 jours était sensiblement plus basse que dans le groupe placebo (7,1% vs 11,9%). Gagner quatre jours sur la guérison, ce n'est pas rien. Pour le patient, le rétablissement accéléré constitue potentiellement un risque moindre de complications liées à l'immobilisation, et moins de stress pour le malade et ses proches. En outre, il permet une réduction considérable des coûts hospitaliers et une augmentation de la capacité d'accueil. Une donnée cruciale en ces temps de surcharge. Pour autant, les chercheurs ne sautent pas de joie, au regard du taux de mortalité toujours élevé en dépit de l'utilisation du remdesivir. Le traitement du Covid-19 à l'aide d'un seul antiviral n'est pas envisageable, estiment-ils. La solution serait plutôt à chercher du côté d'un antiviral combiné à d'autres mesures thérapeutiques, ou d'une combinaison de moyens antiviraux.