Que l'on se rassure de suite, cet article n'emprunte au film éponyme que son titre. N'espérez donc pas d'intrigue criminelle (pour cela, allez directement en dernière page, NdlR): c'est uniquement pour le meilleur que ces "Huit femmes" se sont unies dans leur pratique multidisciplinaire. Un cabinet ultra féminin, qui peut toutefois compter, pour son administration, sur le seul garçon embarqué dans l'aventure: Jacques-Axel, le fiston du Dr Wetchoko.

De solo à huit, en trois ans

Au départ, il y a donc Lucie Wetchoko. Médecin généraliste, urgentiste, passée également par l'ONE et nutritionniste. Lucie a 17 ans, fraîchement arrivée du Cameroun, lorsqu'elle fait ses premiers pas en "candi" de médecine à Namur, en 1987. Diplômée de l'UCLouvain, la jeune femme s'intéresse très tôt à la médecine nutritionnelle car elle souffre d'un trouble lié à l'histamine. Maladie qui la contraint, en 2018, à renoncer à la médecine générale 'classique' et aux urgences: "Ma santé s'est dégradée, il ne m'était plus possible de faire des nuits, ni la route à toute heure", souffle-t-elle.

Elle décide de se consacrer entièrement à une patientèle souffrant de problèmes nutritionnels, conjuguant médecines prédictive, préventive, fonctionnelle et curative. "Au regard de ma propre histoire, je sais combien il est important de comprendre la maladie, les polymorphismes et modifications épigénétiques", explique-t-elle. "Une bonne anamnèse du patient est essentielle." Dès 2020, la charge de travail s'alourdit. Elle rencontre Natacha Liuti, qui devient son assistante de direction: "Ma perle, ma Rolls-Royce", sourit Lucie Wetchoko. En 2021 arrive Laurence Bioul, infirmière et sage-femme en désir de se recycler vers la nutrithérapie. Puis Fatima Rmili, qui se réoriente également en nutrition après un burn-out.

"La charge de travail demeure cependant importante", poursuit la Dre Wetchoko, "et là, je suis contactée par la Dre Sylvie Sudi, médecin généraliste qui désire travailler avec nous. La Dre Sabine Vranken, médecin généraliste spécialisée en gestion hormonale, nous rejoint également. Puis la Dre Grâce Nzeza et enfin Marlène Denayer, infirmière qui fut ma patiente et se passionne elle aussi pour la nutrition. Toutes ces rencontres se sont faites spontanément, au fur et à mesure des besoins du cabinet et de notre intérêt, toutes les huit, pour la nutrition et les soucis qui peuvent y être liés: les maladies dont nous souffrons chacune - histamine et déficience en DAO, syndrome d'Ehlers-Danlos, syndrome d'activation mastocytaire... - nous rassemblent."

L'équipe fonctionne pour partie en présentiel à Wezembeek-Oppem, et via une plateforme internet pour la prise de rendez-vous en cabinet privé. Chacune a ses jours de consultation, toutes parlent plusieurs langues.

Trouver le bon équilibre

N'allez pas croire que les hommes sont 'persona non grata' au sein de cette formule où chacune a pu trouver son équilibre: un collaborateur externe, le Dr Thibault Sutter, docteur en physiologie à Annecy et passionné de nutrition, vient de rejoindre l'équipe de Lucie Wetchoko suite à la création de son site "Histamine et moi". Et l'histoire est sans doute loin d'être écrite.

"Quand j'étais jeune médecin urgentiste, une patiente m'avait dit: '' Ah, c'est vous le médecin? Félicitations! '' Elle pensait que c'était réservé aux hommes, et elle était encore plus étonnée du fait que j'étais d'origine africaine et jeune...", se souvient Lucie Wetchoko, toujours surprise de cette réaction des années plus tard. "Aujourd'hui, c'est différent, je n'y pense même plus. Et je n'ai plus le même public: ce sont des gens éduqués, qui cherchent à aller mieux et demandent notre aide." Le patient acteur de sa propre santé est au coeur de la philosophie du cabinet.

Quelle place aujourd'hui pour les femmes? "Je pense qu'elles n'ont pas encore leur place à 100%. J'évite l'affront, j'observe beaucoup. Et je constate que certains confrères ont encore du mal à nous faire des compliments ou exprimer leur reconnaissance comme ils le feraient spontanément entre eux. La femme, elle, ose prendre sa place. Mes jeunes collègues s'installent, affichent leurs horaires, ne font plus les nuits. Elles travaillent ensemble pour avoir du temps pour elles et leur vie de famille. Moi, je faisais beaucoup de gardes, j'avais peur parfois... Mes maîtres de stage travaillaient jusqu'à 2 h du matin et ils ne profitaient pas de leur retraite car ils continuaient à travailler. Ai-je sacrifié du temps pour mon fils? Oui, c'est vrai, mais il m'a dit, il y a quelque temps, qu'il me pardonnait! (rires) Si la femme prend sa place, si elle ne veut plus seulement être celle qui met au monde des enfants et pratique aussi des métiers d'homme, j'ai envie de lui dire de trouver un équilibre entre ses rôles de femme, d'épouse et de mère pour ne pas s'épuiser. Et de donner beaucoup d'amour et de temps à ses enfants car c'est précieux."

Que l'on se rassure de suite, cet article n'emprunte au film éponyme que son titre. N'espérez donc pas d'intrigue criminelle (pour cela, allez directement en dernière page, NdlR): c'est uniquement pour le meilleur que ces "Huit femmes" se sont unies dans leur pratique multidisciplinaire. Un cabinet ultra féminin, qui peut toutefois compter, pour son administration, sur le seul garçon embarqué dans l'aventure: Jacques-Axel, le fiston du Dr Wetchoko. Au départ, il y a donc Lucie Wetchoko. Médecin généraliste, urgentiste, passée également par l'ONE et nutritionniste. Lucie a 17 ans, fraîchement arrivée du Cameroun, lorsqu'elle fait ses premiers pas en "candi" de médecine à Namur, en 1987. Diplômée de l'UCLouvain, la jeune femme s'intéresse très tôt à la médecine nutritionnelle car elle souffre d'un trouble lié à l'histamine. Maladie qui la contraint, en 2018, à renoncer à la médecine générale 'classique' et aux urgences: "Ma santé s'est dégradée, il ne m'était plus possible de faire des nuits, ni la route à toute heure", souffle-t-elle. Elle décide de se consacrer entièrement à une patientèle souffrant de problèmes nutritionnels, conjuguant médecines prédictive, préventive, fonctionnelle et curative. "Au regard de ma propre histoire, je sais combien il est important de comprendre la maladie, les polymorphismes et modifications épigénétiques", explique-t-elle. "Une bonne anamnèse du patient est essentielle." Dès 2020, la charge de travail s'alourdit. Elle rencontre Natacha Liuti, qui devient son assistante de direction: "Ma perle, ma Rolls-Royce", sourit Lucie Wetchoko. En 2021 arrive Laurence Bioul, infirmière et sage-femme en désir de se recycler vers la nutrithérapie. Puis Fatima Rmili, qui se réoriente également en nutrition après un burn-out. "La charge de travail demeure cependant importante", poursuit la Dre Wetchoko, "et là, je suis contactée par la Dre Sylvie Sudi, médecin généraliste qui désire travailler avec nous. La Dre Sabine Vranken, médecin généraliste spécialisée en gestion hormonale, nous rejoint également. Puis la Dre Grâce Nzeza et enfin Marlène Denayer, infirmière qui fut ma patiente et se passionne elle aussi pour la nutrition. Toutes ces rencontres se sont faites spontanément, au fur et à mesure des besoins du cabinet et de notre intérêt, toutes les huit, pour la nutrition et les soucis qui peuvent y être liés: les maladies dont nous souffrons chacune - histamine et déficience en DAO, syndrome d'Ehlers-Danlos, syndrome d'activation mastocytaire... - nous rassemblent." L'équipe fonctionne pour partie en présentiel à Wezembeek-Oppem, et via une plateforme internet pour la prise de rendez-vous en cabinet privé. Chacune a ses jours de consultation, toutes parlent plusieurs langues. N'allez pas croire que les hommes sont 'persona non grata' au sein de cette formule où chacune a pu trouver son équilibre: un collaborateur externe, le Dr Thibault Sutter, docteur en physiologie à Annecy et passionné de nutrition, vient de rejoindre l'équipe de Lucie Wetchoko suite à la création de son site "Histamine et moi". Et l'histoire est sans doute loin d'être écrite. "Quand j'étais jeune médecin urgentiste, une patiente m'avait dit: '' Ah, c'est vous le médecin? Félicitations! '' Elle pensait que c'était réservé aux hommes, et elle était encore plus étonnée du fait que j'étais d'origine africaine et jeune...", se souvient Lucie Wetchoko, toujours surprise de cette réaction des années plus tard. "Aujourd'hui, c'est différent, je n'y pense même plus. Et je n'ai plus le même public: ce sont des gens éduqués, qui cherchent à aller mieux et demandent notre aide." Le patient acteur de sa propre santé est au coeur de la philosophie du cabinet. Quelle place aujourd'hui pour les femmes? "Je pense qu'elles n'ont pas encore leur place à 100%. J'évite l'affront, j'observe beaucoup. Et je constate que certains confrères ont encore du mal à nous faire des compliments ou exprimer leur reconnaissance comme ils le feraient spontanément entre eux. La femme, elle, ose prendre sa place. Mes jeunes collègues s'installent, affichent leurs horaires, ne font plus les nuits. Elles travaillent ensemble pour avoir du temps pour elles et leur vie de famille. Moi, je faisais beaucoup de gardes, j'avais peur parfois... Mes maîtres de stage travaillaient jusqu'à 2 h du matin et ils ne profitaient pas de leur retraite car ils continuaient à travailler. Ai-je sacrifié du temps pour mon fils? Oui, c'est vrai, mais il m'a dit, il y a quelque temps, qu'il me pardonnait! (rires) Si la femme prend sa place, si elle ne veut plus seulement être celle qui met au monde des enfants et pratique aussi des métiers d'homme, j'ai envie de lui dire de trouver un équilibre entre ses rôles de femme, d'épouse et de mère pour ne pas s'épuiser. Et de donner beaucoup d'amour et de temps à ses enfants car c'est précieux."