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Le dépistage du cancer colorectal, deuxième cancer le plus fréquent chez la femme et le troisième chez l'homme, selon l'Institut national français du cancer, est une étape cruciale pour réduire le taux de mortalité élevé chez les malades. À l'heure actuelle, ce dépistage repose notamment sur la coloscopie qui permet, non seulement de visualiser l'intérieur du côlon, du rectum et d'une partie de l'intestin grêle mais aussi de détecter des lésions intestinales, comme les polypes intestinaux, un des aspects essentiels de la prévention du cancer colorectal, en particulier chez les personnes à risque. Ces polypes sont les précurseurs du cancer colorectal et leur ablation permet de diminuer l'incidence de ce cancer mais tous ne seraient pas repérés au cours de cet examen. Comment améliorer le taux de détection des polypes ? L'intelligence artificielle (IA) pourrait venir à la rescousse. Raison pour laquelle deux établissements hospitaliers parisiens, Avicenne et Cochin, se sont intéressés à un dispositif élaboré par Cosmo Pharmaceuticals, société irlandaise pharmaceutique spécialisée dans le traitement de certains troubles gastro-intestinaux et l'endoscopie. Les deux hôpitaux de l'AP-HP ont donc testé GI Genius. Ce dispositif se base sur l'intelligence artificielle pour détecter et signaler automatiquement, en temps réel, toute anomalie évocatrice de polypes colorectaux. Concrètement, il s'agit d'un petit boitier que l'on associe directement au matériel habituel pour réaliser une coloscopie. Il analyse systématiquement toutes les images qu'il reçoit, à la recherche d'un polype et lorsqu'il décèle une excroissance inhabituelle, il projette un cadre vert autour de la zone concernée et émet un bip sonore qui avertit l'équipe soignante. Marqué CE maintenant et commercialisé en Europe via la société Medtronic, Gi Genius est une sorte de second observateur qui permet d'augmenter le taux de détection des anomalies et de sécuriser l'examen du gastroentérologue. Il possède une sensibilité de 99,7% " Le système ne rate presque aucun polype ", commente Robert Benamouzig, chef du service gastro-entérologie à l'hôpital universitaire Avicenne. " Lorsque l'on fait un examen en tandem, on retrouve 10 à 20% de lésions en plus à la deuxième coloscopie. "" Pour l'instant, il s'agit juste d'aide à la détection mais ce n'est qu'un début car Gi Genius aurait trois niveaux d'intelligence possibles. Le premier est déjà atteint. Le second palier est celui de la caractérisation du cancer et le dernier est la proposition d'un diagnostic au professionnel de santé. "