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Les patients psychiatriques ne peuvent être transférés dans les hôpitaux généraux à " moins qu'il existe des situations d'urgence et de danger de mort pour lesquelles aucune autre solution n'est disponible ". Tous les hôpitaux psychiatriques ont reçu cette circulaire le 17 mars et doivent s'organiser pour prendre en charge leurs patients (suspectés) Covid-19. Les hôpitaux psychiatriques doivent faire face au manque de matériel de protection (masques, blouses, gants...) pour la prise en charge de leurs patients Covid-19 ou présumés infectés. " La situation reste gérable pour l'instant grâce à l'impressionnant dévouement du personnel des hôpitaux psychiatriques et au fait qu'aujourd'hui, aucun foyer épidémique n'y a été identifié", souligne Valérie Victoor, secrétaire général de Santhea, qui a lancé l'alerte auprès des autorités sur la situation inquiétante des hôpitaux psychiatriques (lire sur www.lejournaldumedecin.com). "Une bonne partie du personnel est en contact avec le virus au quotidien, sans protection, ou avec un simple masque chirurgical dans les meilleurs cas. Résultats ? Les hôpitaux psychiatriques doivent souvent gérer la panique d'une partie du personnel, et le taux d'absentéisme est en hausse."" Notre préoccupation est de savoir comment respecter correctement les consignes nous demandant de garder nos patients Covid-19 jusqu'à ce qu'ils présentent un état très grave ou soient en danger de mort. Quelle est notre marge de manoeuvre en tant qu'hôpital psychiatrique pour délivrer une médecine de qualité sans avoir les compétences ou le matériel pour faire de la médecine interne ou de la médecine d'urgence ? ", interpelle le Dr Pierre Oswald, directeur médical du Centre hospitalier Jean Titeca (CHJT). Cette institution bruxelloise a reçu lundi 4.670 masques chirurgicaux et aucun FFP2. Un stock qui sera utilisé en trois semaines. " Ces masques constituent donc une petite bulle d'oxygène ", commente Alban Antoine, directeur général du CHJT. Certains hôpitaux psychiatriques peuvent compter sur la solidarité des hôpitaux généraux voisins ou membres de leur réseau. " Nous évitons que des patients psychiatriques entrent dans leurs hôpitaux généraux. Et eux, ne se désintéressent pas de ce qui se passe dans nos institutions psychiatriques ", précise Eric Fievez, directeur général de l'Intercommunale de soins spécialisés de Liège (ISOSL).