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En Région bruxelloise, le Cabinet du ministre Maron, la Cocom, Iriscare, la Cocof, la Commission communautaire flamande (VGC) et l'asbl Question Santé se concertent de façon continue afin d'opérationnaliser la stratégie de promotion de la santé, de définir les priorités dans la sensibilisation des groupes cibles et de déterminer le contenu et la forme des messages. Au Parlement Bruxellois, le ministre Alain Maron a souligné mi-février que ces différents intervenants mènent une réflexion approfondie pour toucher les publics plus réfractaires ou plus difficiles à atteindre. "Le réseau de promotion de la santé de l'université catholique de Louvain (Reso), finalise actuellement une revue de la littérature sur les postures vaccinales et les freins dans certaines catégories de population. Elle sera transmise au groupe de travail fédéral consacré à la communication. À partir de là, il nous sera possible d'améliorer davantage le ciblage de groupes spécifiques et d'élaborer d'autres outils en touchant des personnes relais, selon la méthode de communication par les pairs. Plusieurs actions de ce type sont déjà en cours."Et d'ajouter que le gouvernement fédéral vient de produire des outils de sensibilisation en 39 langues afin d'atteindre un public aussi large que possible. "Ils sont prêts à être utilisés et nous devrions les recevoir très bientôt pour les diffuser." Les autorités bruxelloises ont également contacté des associations de terrain pour approcher les publics les plus fragilisés. "Nous avons déjà noué des partenariats avec le Centre bruxellois d'action interculturelle (CBAI) et la Coordination et initiatives pour réfugiés et étrangers (CIRÉ). Nous comptons encore inviter d'autres services pour réussir à toucher des publics plus difficiles à atteindre."Le projet Alcov, destiné à sensibiliser les populations fragilisées dans les quartiers bruxellois, devrait bientôt démarrer. Son objectif est de s'assurer d'un relais local vers les secteurs de la santé et du social pour accompagner les personnes affectées par le virus (en isolement ou en quarantaine) et soutenir les populations fragilisées. Cette mission va être exercée par une équipe mobile d'agents de santé communautaire engagés par la Fédération des services sociaux bicommunautaires. Ils veilleront à l'adhésion aux mesures de prévention: suivi de l'apparition de symptômes chez les personnes à haut risque, recherche d'un médecin, prise de rendez-vous pour le dépistage et la vaccination et explication des effets de la vaccination... La Cocom cherche également des solutions pour amener le vaccin aux patients ne pouvant se déplacer et aux populations précaires comme le sans-abrisme. Cette phase de vaccination devrait débuter à la mi-mars. Au parlement Wallon, la ministre de la Santé a souligné que la stratégie vaccinale est organisée "pour permettre de n'exclure personne", "en sachant que l'on doit aller des situations les plus faciles jusqu'aux situations les moins faciles, du type les personnes qui vivent dans la rue, les personnes qui n'ont pas de situation administrative reconnue sur notre territoire, mais qui sont néanmoins des êtres humains à protéger, ou encore des personnes isolées chez elles et qui n'auront même pas l'occasion de se déplacer même si elles sont accompagnées parce que leur situation ne leur permet pas de bouger."La délégation Covid de la Wallonie met actuellement au point des procédures pour garantir l'accès à la vaccination aux personnes qui sont en situation de grande difficulté pour se rendre dans un centre de vaccination. Rappelons (lire jdM N°2662) qu'en Wallonie, à côté des 40 centres majeurs et de proximité, 13 antennes de vaccination viennent d'être désignées pour couvrir les zones les moins desservies. Interrogé par Le Soir, le Pr Jan De Maeseneer, membre de la Task Force vaccination, a déclaré que les sans-abris et les sans-papiers "font partie des personnes à risque social. On devrait commencer à pouvoir les vacciner vers avril ou mai."Ces personnes pourraient être vaccinées par les équipes mobiles des centres de vaccination. "Pour atteindre ce public plus précarisé, on devra faire appel à toutes les ressources disponibles et donc notamment les associations locales, les maisons médicales, les ONG, les organisations sociales qui chaque jour travaillent avec ces personnes vulnérables."Une certitude, pour ces publics nomades, il faudra utiliser un vaccin à une seule dose (le vaccin Janssen) parce qu'il sera a priori difficile de leur fixer un second rendez-vous.