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"Le groupe de travail autour du New Deal a démarré en septembre", explique la professeure de médecine générale, qui copréside le groupe de travail avec son collègue liégeois, le Pr Jean-Luc Belche. "À partir des propositions du texte du ministre Vandenbroucke, nous planchons surun nouveau modèle d'organisation et de financement, qui devrait aboutir à une médecine générale durable et tournée vers l'avenir. D'autres instances examinent comment faire en sorte qu'il y ait suffisamment de médecins généralistes et que les cabinets soient suffisamment dispersés. Le groupe de travail Kafka se penche sur la simplification administrative. Nous sommes partis du contenu de la profession de généraliste. Qu'est-ce que les soins de médecine générale? Quel est le rôle sociétal du généraliste? Qui fait partie de l'équipe du cabinet de médecine générale? Que nous apprend la littérature internationale? Nous avons beaucoup travaillé. Nous sommes maintenant arrivés aux discussions essentielles: le modèle d'organisation et le financement.""Nous sommes 50 personnes en ligne au tour de la table, néerlandophones et francophones. Les syndicats médicaux, les mutualités sont également présentes. En outre, on y retrouve aussi Domus Medica et la SSMG, les centres académiques et les cercles de médecins généralistes. Il a été bien précisé que nous devons impliquer les jeunes médecins - Jong Domus et SSM-J. Et aussi les MG en formation. Quelques fonctionnaires de l'Inami surveillent l'ensemble pour nous et nous avertissent si nous empiétons trop sur les autres groupes de travail ou instances. Les opinions au sein du groupe de travail divergent parfois - les membres représentant des organisations, chacune ayant son propre rôle. Le groupe de travail s'efforce d'obtenir une congruence maximale: nous rapprochons les différents points de vue, mais sans chercher à obtenir une unanimité totale.""Nous ne sommes pas là pour changer la médecine à l'acte ou la médecine forfaitaire. Nous construisons un 'troisième modèle': un nouveau modèle qui s'ajoute à ceux déjà en place. Ce sera un 'opt-in'. Lorsque le modèle sera coulé dans les textes légaux, il sera ouvert à tous les généralistes qui le souhaitent - qui le choisissent."Dans 10 à 12 groupes focus, les médecins généralistes sur le terrain peuvent exprimer leur opinion sur les sujets abordés par le groupe de travail. "Ce sont des GLEM de généralistes que nous avons invités à discuter des thèmes importants. Les résultats alimentent nos discussions au sein du groupe de travail. Le Pr Belche, en particulier, coordonne ces groupes focus et les terminera avant Noël. Avant Noël également, nous allons également lancer une enquête auprès des médecins généralistes. Chaque généraliste pourra alors donner son avis dans un sondage sur les obstacles qu'il rencontre dans l'exercice de sa profession, sur les changements qu'il juge souhaitables. À quoi ressemblerait pour vous le cabinet idéal? Il ressort en tout cas des groupes focus qu'il existe un très grand nombre de MG différents. Chaque cabinet de médecine générale est différent. Cela n'est pas surprenant car les généralistes travaillent aussi dans des environnements très différents. Un cabinet est situé en zone rurale, où les généralistes sont rares et où les gens vivent très dispersés. L'autre est situé dans un quartier urbain à forte densité de population avec un public très diversifié qui parle plusieurs langues.""L'idée est que le nouveau modèle accroisse encore la liberté du généraliste d'organiser son cabinet comme il l'entend dans le contexte donné. Il ne doit pas s'agir d'une camisole de force, ni d'un modèle rigide", explique la généraliste anversoise. "Il devrait donner aux généralistes qui optent pour le nouveau modèle les outils nécessaires pour organiser et soutenir encore mieux le cabinet en fonction de leurs propres besoins. Les MG veulent avant tout offrir des soins de bonne qualité. Pour moi, il ne s'agit pas du fait que si je choisis le modèle issu du New Deal, je peux voir 30% de patients en plus. Je veux pouvoir faire les choses qui me semblent importantes mais que je n'ai pas le temps de faire maintenant.""Les généralistes sont aujourd'hui débordés. Ils ne peuvent plus dispenser les soins qu'ils souhaitent à leurs patients. Dans une grande partie des communes flamandes, les généralistes arrêtent de prendre de nouveaux patients. Tout le monde sent que ce n'est pas normal. Les personnes qui en font la demande devraient pouvoir bénéficier des soins d'un généraliste. Les MG surchargés risquent le burn-out et certains quittent la profession. Cela réduit encore l'offre de médecine générale. Le troisième modèle de pratique devrait contribuer à inverser la tendance. Mais un nouveau modèle organisationnel avec un financement différent ne suffira certainement pas. Il faut encore qu'il y ait suffisamment de généralistes, par exemple. Et ils doivent pouvoir se consacrer aux soins de médecine générale avec un minimum de paperasserie."