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Quoi de plus évident que d'utiliser notre réponse naturelle contre les infections, à savoir notre système immunitaire ? Les vaccins reposent d'ailleurs sur ce concept. Dans le cas du Sras-CoV-2, nous devrons toutefois encore attendre au minimum une demi-année avant d'envisager cette option, comme le prévoit les experts. Quant au plasma de convalescents, une autre approche intuitive, il pose encore de nombreux problèmes. L'un d'entre eux est qu'il faut trouver suffisamment de donneurs adaptés. En cas de besoin, les anticorps monoclonaux peuvent être fabriqués en laboratoire et être administrés sous la forme d'un cocktail composé de variantes neutralisantes très efficaces et ciblées. Dans un récent communiqué de presse, Eli Lilly a présenté des résultats intermédiaires pertinents avec un anticorps monoclonal. Celui-ci a été administré dans trois dosages différents à des patients atteints légèrement on modérément de la maladie, et n'ayant pas encore été hospitalisés. Un anticorps issu du plasma d'un patient guéri du Covid a servi de base à la préparation. Une enquête randomisée auprès de 452 patients a montré que le besoin d'hospitalisation était plus bas dans le groupe qui avait reçu l'anticorps que dans le groupe placebo : 1,7% contre 6%. Aucun effet secondaire grave n'a été constaté. Le communiqué de presse ne dit toutefois pas si la différence en termes de pourcentage d'hospitalisation est significative. Seule la dose moyenne a atteint l'objectif premier, à savoir une baisse pertinente de la charge virale après 11 jours. L'étude vise au final une population de 800 patients. Il faudra donc encore attendre quelque temps avant la publication des résultats. La semaine passée, plusieurs autres entreprises ont déclaré réaliser des recherches avec les anticorps monoclonaux, mais leurs travaux semblent moins avancés. - Science 2020 - doi : 10.1126/science