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Les prélèvements sur les avions venant de Chine arrivés en Belgique ces mardi et mercredi se révéleront-ils plus parlant? Cela faciliterait grandement le travail d'analyse du Laboratoire de virologie clinique et épidémiologique de l'Institut Rega, à la KULeuven. Un autre type d'échantillon, plus important, a été requis par les chercheurs, mais le labo n'a que peu d'emprise sur le prélèvement qui se fait via Saniport, la police sanitaire aéroportuaire du SPF Santé publique. Un camion spécial, nettoyé entre chaque utilisation, réceptionne les eaux usées. Comme annoncé la semaine dernière par le ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke, si les premiers touristes chinois du week-end passé n'ont pas (encore) dû montrer de test covid négatif au débarquement, un premier prélèvement d'eaux usées a bel et bien été réalisé sur l'avion en vue du projet pilote d'analyse. Objectif: détecter la présence du coronavirus à bord, comme cela se fait déjà aux États-Unis, et auquel cas, en identifier les variants pour trouver d'éventuelles nouvelles mutations qui ne circuleraient pas encore en Occident. Ce premier échantillon (un litre) est en cours de séquençage à la KULeuven, choisie pour son expertise de détection du coronavirus, mais aussi du VRS et du virus de la grippe, dans les eaux usées de Leuven, ces deux dernières années. "Nous voulions une substance plus épaisse - un vrai échantillon de selles. Là, c'était principalement de l'eau avec un peu de saleté", a expliqué samedi, à l'agence Belga, la responsable du laboratoire au sein de l'Institut Rega. Elke Wollants pensait ne rien trouver dans ce prélèvement "très léger", "très clair", alors que "le virus se trouve principalement dans les selles", nous précise-t-elle. " Plus la concentration est faible, plus l'analyse est difficile..." Le litre d'eaux usées s'est toutefois révélé légèrement positif au covid, signe que des passagers ont été infectés par le SARS-CoV-2. Les résultats sont partis pour séquençage, l'analyse exige quelques jours. "Six personnes environ planchent sur ce projet, dont l' équipe de Piet Maes", souligne Elke Wollants. "Nous essayons de trouver les variants que nous connaissons déjà. Si on les trouve, c'est OK, si on trouve un variant inconnu, on aura un problème", détaille la chercheuse, tout en rassurant de suite: "C'est surtout une surveillance, un contrôle de vigilance parce que les autorités chinoises ont parfois menti et ne disent rien. Je ne crois pas qu'on trouvera quelque chose, même s'il n'est pas impensable, vu la taille de la Chine, de tomber sur un nouveau variant." Une quarantaine de pays font de telles analyses et échangent leurs informations.