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Est-ce que le décès de votre frère Philippe, qui eut également une belle carrière médiatique à la RTBF, a une incidence sur le fait que vous intéressez aux tombes? Non, c'était déjà le cas auparavant. Actuellement, je donne même des conférences à ce sujet. Il y a trois éléments de réponse pour expliquer cette passion: la formation d'historien, les rapports complexes psychologiquement avec la mort, et le côté ludique parce que je ne suis pas du tout un spécialiste de l'art funéraire. Ce qui m'intéresse ce n'est pas tellement les cimetières, mais plutôt les personnes qui furent connues et, avec le temps, "tombées" dans l'oubli: la catégorie des inconnus connus. Par exemple, Georges Lemaître, le créateur du concept du big bang est enterré à Marcinelle dans un caveau de famille très laid. Ce grand monsieur mériterait au moins un panneau explicatif apposé dans ce cimetière. Quel est le point commun entre les émissions de variétés que vous avez animées et qui vous ont permis de rencontrer notamment Gainsbourg ou Nougaro et celui du football que vous avez commenté (ndla: Thierry Luthers est aussi l'auteur en 2021 d'un édifiant reportage sur la corruption dans le foot belge): un côté artificiel? Les artistes sont peut-être plus authentiques. Il n'y a pas de mensonges dans le milieu de la variété. Mais cela reste difficilement comparable. Je pourrais plus facilement comparer par exemple le football et l'athlétisme pour avoir connu et commenter les deux. Il n'y a pas plus pur comme sport que l'athlétisme. Il n'y a pas d'accessoires dans ces disciplines: juste un homme ou une femme qui court. Ce sont de véritables champions que j'admire énormément. Un sport beaucoup moins fermé que le monde du foot. Ces athlètes ne se prennent pas pour des vedettes, même s'ils le sont, qui plus est. Il y a bien sûr des stars comme Carl Lewis qui était inapprochable même si notre rencontre à la télévision s'est très bien déroulée. Mais les frères Borlée par exemple sont très accessibles, plus que Nafi Thiam qui a une communication très cadenassée, alors que les Borlée ont toujours une communication très ouverte vers le public et la presse. Vous faites des concerts hommages à Johnny Hallyday, l'une de vos idoles avec Bob Marley. Seriez-vous le Johnny des présentateurs? Oui, peut-être, mais qu'entendez-vous par Johnny des présentateurs? Présentateur populaire... Mais je suis d'abord journaliste, même si c'est vrai, j'ai aussi été présentateur d'émissions de variétés au cours de ma carrière. Le côté populaire comme Johnny et qui se donne à fond comme lui? En effet, je me suis donné corps et âme pour mon métier comme il s'est donné corps et âme au sien sur scène...