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Moins célébré de ce côté-ci de l'Atlantique, The Band est, à l'image de The Greatful Death ou Creedance Clearwater Revival, un phénomène plutôt américain. Surtout connu pour avoir accompagné Bob Dylan dans les années 60, lequel se faisait huer partout lorsqu'il décida de les embaucher et de se convertir au rock, ce groupe de cinq musiciens unis comme les doigts de la main (d'où le titre du film Once Were Brothers) furent les pionniers de ce qu'on appelle aujourd'hui l'americana, mêlant racines country, blues, rock avec une authenticité rarement atteinte depuis. Leur histoire est ici contée par Robbie Robertson, Canadien qui fut le leader de ce groupe, dans lequel pourtant personne ne tirait la couverture à soi. D'ascendance indienne par sa mère (il écrivit notamment plus tard une musique remarquable, envoûtante à souhait pour la série de documentaires consacré aux Amérindiens et intitulée Music for the Native Americans), Robertson qui a connu une petite carrière solo remarquée il y a longtemps (notamment grâce à Peter Gabriel), raconte l'histoire de cette fraternité de musiciens, avérée et constatée dans le film par des musiciens comme Eric Clapton, Van Morrisson ou Bruce Springsteen, Peter Gabriel et même le rarissime Bob Dylan. Leur histoire, débutée au début des années 60, est typique du rock, des excès de la drogue et du psychédélisme, qui finiront par mettre fin à l'aventure, 16 ans plus tard. Ce fut The Last Waltz, l'un des meilleurs albums live de l'histoire et sans doute le plus beau film sur un concert de rock, oeuvre du jeune Martin Scorsese (lequel produit le documentaire tout comme Ron Howard), et où défilent des noms comme Joni Mitchell, Neil Young, Clapton et bien sûr Dylan. Once Were Brothers qui se veut rythmé, est illuminé d'archives rares, de témoignages des cinq musiciens, de Dominique la femme québécoise de Robbie Robertson, lequel endosse évidemment le rôle de narrateur en quelque sorte, et bien sûr de la musique du groupe en "band"... sonore.