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Ces dernières années, de nouveaux outils informatiques et technologiques ont démontré leur intérêt pour augmenter l'accessibilité et l'efficacité des soins, ainsi que le suivi des patients. Dès le début de la législature, le Gouvernement wallon a affirmé sa volonté de développer les outils d'innovation technologique en santé et s'est engagé, dans la déclaration de politique régionale, à "stimuler un partenariat entre les acteurs wallons du numérique et les professionnels de la santé afin de développer des logiciels pertinents qui rencontrent leurs besoins". Le carnet de santé numérique est un exemple de ces initiatives wallonnes. Il devrait sortir dans un an. Un budget de 1,7 million d'euros a été libéré à cet effet dans le cadre du plan de relance wallon Get up Wallonia. Ce carnet reprendra les vaccinations personnelles, les choix thérapeutiques de fin de vie, les éventuelles allergies, le diabète, les dépistages effectués ou à planifier lorsqu'ils sont organisés par l'autorité publique via des centres d'expertise ou recommandés par des prestataires de soins, les traitements en cours, ou encore les résultats d'analyses sanguines. Pour les professionnels de soins, une application sera développée pour encoder certaines informations avec l'accord des patients dont ils pourront lire et consulter les données. La première note de vision stratégique e-santé a été déposée au Gouvernement wallon en 2022. Cette note confirme le rôle de régulateur de l'Aviq, celui d'opérateur et de conseiller de la plateforme numérique des données de santé reconnue par la Wallonie, le Réseau santé wallon, et de l'écosystème wallon en général. "Ces acteurs sont en train de structurer la mise en place du plan, en partant des principes liés à la simplification administrative, l'accessibilité des citoyens à leurs données, la continuité des soins, qu'ils soient préventifs ou curatifs, une méthode de travail fondée sur la gestion de projets convergeant vers le même objectif, cadré par un comité de pilotage et par un comité d'éthique pour assurer notamment la prise en compte de tous et veiller à réduire la fracture numérique", détaille Christie Morreale, ministre wallonne de la Santé. En outre, la digitalisation des soins de santé a été abordée dans le cadre de Proxisanté. "C'est un point d'attention très important", souligne la ministre socialiste. "Dans le cadre de la mise en place des réseaux locorégionaux, un groupe de travail va s'y consacrer afin d'en définir le cadre décrétal et le cadre d'exécution, dans un processus participatif, comme l'ensemble du travail sur l'organisation de la première ligne, puisqu'un des impératifs est d'obtenir l'adhésion des acteurs de terrain et des utilisateurs des prestations."Afin de préparer la CIM Santé et d'avancer dans la perspective d'interopérabilité sécurisée des données, plusieurs rencontres sont planifiées entre l'Aviq et l'administration fédérale qui gère eHealth, et entre les cabinets wallon et fédéral de la Santé. "Ce vendredi (10 février, NdlR), il y a eu une réunion fructueuse avec le Fédéral pour articuler nos développements et apporter une cohérence face aux besoins", rapporte Christie Morreale. "La vision wallonne a déjà été présentée à plusieurs reprises dans les intercabinets et dans les groupes de travail. On va renverser le modèle, basé jusqu'à présent sur les orientations fédérales, et qui devra dorénavant partir du modèle wallon pour alimenter le dispositif fédéral. Il faut, en effet, que l'e-santé corresponde aux besoins des Wallons et des Wallonnes en tenant compte, comme je l'ai évoqué, de l'écosystème wallon, qu'il soit technologique, économique ou sociosanitaire."