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Les neuf premières pages de ce numéro du journal du Médecin sont entièrement consacrées aux rapports entre les médecins et la pauvreté. Via ce cahier thématique, nous espérons vous encourager à répondre à une enquête innovante sur ce sujet délicat. Dans l'édito de la page 2, Kirsten Catthoor, Hans De Loof et Kris Van Den Broeck (UAntwerpen) dessinent les contours de ce projet réalisé en collaboration avec l'Université d'Anvers. Cette recherche englobe également les pharmaciens. Le nouveau numéro du Pharmacien propose d'ailleurs, à l'instar du jdM, un questionnaire destiné spécifiquement à ses lecteurs. Juliette Lagreula, pharmacienne hospitalière a pu se rendre compte lors des recherches effectuées pour son doctorat (en page 8) que "la précarité est un facteur de risque de maladie psychiatrique et que les maladies psychiatriques sont un facteur de risque de précarité". "Bien que le système belge soit bon et très accessible, les patients en état de pauvreté font face à des problèmes d'accès aux soins en raison d'une espèce de sous-culture de la pauvreté lié à des facteurs géographiques, sociaux et culturels", explique (en pages 4 et 5) le Dr Michel Roland, ancien président de Médecins du Monde Birgitte Schoenmakers (KU Leuven) présente un point de vue très intéressant sur la question (en pages 6 et 7). Elle explique, entre autres, ce que recouvre le concept de pauvreté subjective. Un bon médecin, dit le Pr Schoenmakers, connaît le contexte socio-économique de ses patients. Si cela ne tenait qu'à elle, la problématique de la pauvreté serait également abordée de manière cohérente et systématique tout au long de la formation. Le Dr Jean-Luc Belche (ULiège), enfin, insiste sur la sensibilisation des médecins au contexte socio-économique du patient (en page 9). "Est-ce qu'il sait venir en consultation? Peut-il facilement payer une prise de sang? Ce sont des questions importantes auxquelles il faut être attentif, d'autant plus en Wallonie, une des régions les plus pauvres d'Europe."Bien sûr, tous les médecins ne sont pas confrontés dans la même mesure aux personnes défavorisées. C'est pourquoi nous rendons ce thème concret (en page 3) en jetant un coup d'oeil au centre de santé communautaire Medikuregem dans le quartier anderlechtois de Cureghem. Des personnes de dizaines de nationalités différentes sont prises en charge dans ce centre. La plupart d'entre elles savent à peine à quoi elles ont droit. Les médecins, les travailleurs sociaux en général, peuvent leur montrer le chemin dans le dédale des services sociaux.