L'Institut Jules Bordet, qui ouvrira ses portes aux patients le 27 novembre, change radicalement tout en conservant l'expertise de ses équipes, nettement mieux installées et équipées.
...
Le nouveau bâtiment, inauguré le 13 octobre, est deux fois plus grand que celui implanté à côté du CHU Saint-Pierre. La superficie totale est passée de 35.000 m2 à 80 000 m2, dont 10.000 m2 dédiés à la recherche, et le nombre de lits de 160 à 250. Dominique de Valeriola, directrice générale médicale, justifie la taille du nouvel hôpital par l'augmentation sensible du nombre de cas de cancers ces prochaines années (+30%) et le vieillissement de la population. En outre, une partie de l'activité oncologique de l'hôpital Erasme, situé à proximité, devrait migrer à terme dans les nouvelles installations. L'Institut Bordet rejoint ainsi, sur le campus d'Anderlecht, l'hôpital Érasme, la faculté de médecine de l'ULB, la faculté des sciences de la motricité, la haute école Ilya Prigogine et l'École de santé publique. Il fait désormais partie de l'Hôpital universitaire de Bruxelles (HUB) qui regroupe officiellement l'hôpital Érasme, l'Huderf et l'Institut Bordet depuis le 28 septembre. Les autorités communales de la Ville de Bruxelles et d'Anderlecht ont décidé d'implanter le canceropôle sur le campus d'Erasme afin de rassembler les soins, les facultés et la recherche sur un même site. "Le nouvel Institut Jules Bordet consacre à la fois l'excellence des soins de notre réseau hospitalier, une recherche reconnue sur le plan international, une intégration, dans un même ensemble, de la recherche sur les cancers comme du diagnostic et du traitement des pathologies oncologiques, un lieu tourné vers le bien-être des patients et un campus Érasme qui, plus que jamais, constitue un acteur-clé des soins de santé dans notre pays, voire au-delà", commente Annemie Schaus, rectrice de l'ULB. "Le nouveau bâtiment et la localisation sur le campus de l'ULB permettent d'accélérer le développement de l'Institut Jules Bordet et, plus largement, de renforcer le diagnostic et le traitement des pathologies oncologiques en Belgique", souligne Francis de Drée, directeur général. Après l'accueil administratif, chaque patient est guidé par une secrétaire de référence qui va préparer sa feuille de route et son trajet de soins, spécifiquement adapté à son cancer et à ses besoins. Un centre d'éducation à la santé propose toutes les informations utiles sur la maladie et les traitements. La prise en charge médicale est souvent pluridisciplinaire. Les unités de chirurgie et les huit salles d'opération, au niveau 2 de l'hôpital, se trouvent sur un même plateau. Cette proximité permet de raccourcir les déplacements, de protéger l'intimité des patients et de faciliter la mission des soignants. Un service de "middle care" surveille les patients opérés après les interventions. Ce nouveau bâtiment est particulièrement lumineux et accueillant. La plupart des patients ont de leurs chambres une jolie vue sur le Pajotteland. Les chambres, pour la majorité à un lit, sont équipées d'une salle de douche, d'espaces de rangement, du Wi-Fi, de la ventilation et du matériel audiovisuel permettant au patient de communiquer avec l'extérieur, de regarder la télévision et de recevoir des informations de l'hôpital. Les chirurgiens ont également désormais de la lumière naturelle (occultable) dans les salles d'opérations. Les services de radiothérapie, radiologie, médecine nucléaire sont regroupés au -1. Ils sont équipés des appareils de dernière génération: MRI-Linac qui combine l'imagerie par résonance magnétique de haute précision et l'irradiation adaptative des tumeurs par accélérateur linéaire, l'accélérateur linéaire Mobetron qui permet d'effectuer une radiothérapie en cours d'intervention chirurgicale, une table stéréotaxique, deux PET-CT, deux SPEC-CT, six accélérateurs linéaires, trois mammographes... Les patients peuvent être transférés d'un appareil à l'autre, selon son trajet de soins personnalisé. Le plateau comprend une radiopharmacie pour la préparation et l'administration de produits diagnostiques et médicaments radio-isotopiques. Le New Bordet dispose également d'une unité protégée pour les greffes de cellules souches hématopoïétiques. Une unité d'hospitalisation est par ailleurs réservée aux études sur de nouveaux traitements. Le 4e étage du nouvel Institut est entièrement consacré à la recherche. Cette localisation devrait permettre d'intégrer le plus rapidement possible les découvertes des unités de recherche dans les soins aux patients et, inversement, de mettre à disposition des échantillons de tissus cancéreux aux laboratoires de recherche. "Imaginez d'un côté des médecins qui sont aux côtés de leurs patient(e)s pour faire reculer le cancer et de l'autre côté du mur des chercheurs de laboratoire qui étudient le cancer sous tous ses angles. La recherche translationnelle, c'est le "pont" qui leur permet de se rencontrer, de partager leurs observations, de définir des hypothèses à tester d'un côté ou de l'autre. Dans le nouvel Institut Jules Bordet, ce pont ne sera pas une fragile passerelle en bois, mais un immense plateau de rencontre qui devrait "catalyser" des découvertes importantes pour nos patients", s'enthousiasme le Pr Martine Piccart, directrice scientifique. A terme, un tunnel "technique" devrait rejoindre le New Bordet et le futur New Erasme. Un cordon ombilical qui reliera encore plus étroitement les deux institutions-soeurs, filles de la Ville de Bruxelles et de l'ULB.