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Quelques heures plus tard, le verdict tombe. Remco luttait contre un rhume depuis quelques jours, en cours de soirée, il s'avère que ce rhume est dû à un virus bien connu, associé au chiffre 19. L'homme, plutôt habitué au numéro 1, file vers le lit le plus proche par la porte de derrière. Outre le mauvais temps des dernières semaines, le sujet de conversation du jour, en consultations, s'est donc déplacé vers la course italienne. Plus encore, les patients, un peu effrayés, se demandaient "s'il y a encore autant de covid-19 que ça en Italie?" Heureusement non, la vie "normale" a repris son cours, mais le fait que nos athlètes de haut niveau aient été sortis, bon gré mal gré, ces derniers mois, de dessous leur cloche semi-stérile pour se retrouver dans de minuscules salles d'interview avec des fans et des journalistes haletants, rappelle à nouveau ce qui, pour les démocrates, s'est avéré une période très effrayante. Subitement, au Giro, les masques buccaux sont ressortis des placards et l'organisation a mis à disposition, gratuitement, une flopée de tests gratuits. La panique s'est emparée du peloton: ce n'était pas le meilleur coureur qui allait gagner la course, mais le meilleur parmi ceux qui auraient été épargnés par le virus. Nous n'avons pas tiré les leçons. En de nombreux endroits, la ventilation demeure encore insuffisante, le focus sur l'hygiène des mains en cas d'infections à transmission par gouttelettes reste d'une partialité hallucinante. Le seul moyen de sortir d'une épidémie est l'immunité, en partie par la vaccination, mais aussi en partie par l'exposition. Les coureurs qui, dans un isolement quasi maniaque, vont s'entraîner en montagne et sont absents de chez eux pendant des mois sont, au sommet de leurs capacités physiques, des oiseaux immunologiquement faibles. Je suis content que l'homme que l'on a vu éteint au soir du 14 mai ait pu aller se rétablir. Quand on est malade, on doit s'y plier. Qu'il s'agisse d'une grippe, d'un covid ou pire encore. Cela n'appelle aucun commentaire.