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15.000 dispositifs cardiaques sont implantés chaque année en Belgique, calcule le KCE. Qu'il s'agisse de pacemakers ou de défibrillateurs, ils sont parfois équipés d'une fonction de resynchronisation cardiaque. Ces appareils sont contrôlés entre deux et quatre fois par an pour les défibrillateurs, moins pour les pacemakers. Certains patients bénéficient d'un contrôle à distance de leur "artifice cardiaque", ce qui leur permet d'éviter l'hôpital (une bonne chose en ces temps de Covid-19 d'ailleurs), la moitié d'entre eux dans le cas du défibrillateur (à la louche car en l'absence de remboursement on n'est pas très sûr). "À l'heure de l'essor de la télémédecine et en pleine réforme par l'Inami de la nomenclature des actes médicaux, la question du remboursement de ce monitoring à distance était tout à fait d'actualité."Faut-il pour autant rembourser? La mission du KCE est d'évaluer le coût-efficacité d'une mesure avant d'en proposer le remboursement. Or le centre a bien trouvé dans la littérature des indices de rapport c/e acceptable mais ils ne semblent pas extrapolables directement à la Belgique. "En particulier, ces études partent du point de vue que le monitoring à distance nécessite moins de personnel que le suivi classique par visites à l'hôpital (parce que nécessitant moins de temps par patient). Or, une enquête menée par nous auprès des centres belges pratiquant le monitoring cardiaque à distance montre que ce service, au contraire, pourrait exiger du personnel supplémentaire par rapport à un suivi classique, en particulier des infirmiers spécialisés pour gérer les alertes."Il est clair en revanche, que le suivi à distance est qualitativement équivalent mais précisément puisqu'il n'apporte pas de réels bénéfices supplémentaires (en nombre d'hospitalisations, qualité de vie, etc.), il ne devrait pas déboucher sur un remboursement supérieur, pointe le KCE. En dépit de comparaisons internationales (notamment en Allemagne), le KCE n'estime pas avoir pu faire le tour objectif de la question. Devant certaines zones d'ombre, il propose un remboursement provisoire. "Quant au remboursement des appareillages nécessaires au monitoring à distance (émetteurs et transmetteurs) et des services connexes fournis par les firmes, nous suggérons également d'attendre d'avoir suffisamment de données sur la pratique réelle afin de déterminer un montant de remboursement acceptable... et en profiter pour oeuvrer à la qualité des soins." Il est clair que la décision de rembourser ce monitoring hors-mur devrait s'accompagner de la mise en place de normes de qualité.