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Parfois de dos, parfois de front... voire de face, des personnes en souffrance psychique défilent dans cette unité : une Polonaise déboussolée, un psychotique qui a frappé sa vieille mère pour lui prendre de l'argent, un candidat au suicide qui se réfugie dans la drogue et l'alcool, une amoureuse éconduite... Toutes ses personnes bénéficient d'une égalité de traitement par ce service soudé - des infirmières ou infirmiers aux médecins, proposant un matelas et une chambre isolée afin de permettre à ces personnes de se reposer, dormir et reprendre pied, lorsque c'est possible, dans la réalité. Une constante frappe dans cet échantillon d'humanité à la dérive : l'importance du contexte familial et de l'enfance, ainsi que souvent l'intelligence et la lucidité avec laquelle la plupart d'entre eux jugent leur situation, une fois qu'ils ont renoué avec le réel. Un film où le lit à un rôle central, qui filme en coins en embrasures - images diffractées, allégorie de ses vies fracturées -, les personnes et les lieux, sachant se faire oublier, évitant le pathos pour mettre en exergue l'importance de tous ces soignants, capables d'affronter des situations lourdes de désespoir parfois teintées de violence, qui se gardent de juger ou de s'apitoyer et choisissent, au contraire, de considérer ces personnes en crise sur un pied d'égalité. En clair, de les respecter.