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Dans un rapport publié sur son site (www.proxisante.be), Proxisanté fait un compte-rendu des ateliers qui ont eu lieu en juin dernier autour de six axes: le maillage territorial, la gouvernance, la communication et l'articulation entre les secteurs, l'offre de services, le financement et l'e-santé. L'organisation de ces ateliers a permis de rassembler environ 160 personnes sur les 241 personnes inscrites au départ. Indiquons d'emblée que les conclusions de cette étape ne sont représentatives que des professionnels qui se sont mobilisés. "Bien que nous ne puissions extrapoler ces résultats à l'ensemble des professionnels concernés par la démarche, cela nous permet de nous appuyer sur l'expérience et les volontés d'une partie d'entre eux pour alimenter l'ensemble des travaux visant à redéfinir la réglementation qui encadre l'organisation des services et prestataires d'aide et de soins de la première ligne", mentionne le rapport intermédiaire de Proxisanté. Ces rencontres ont permis la tenue d'échanges entre une variété de prestataires aux profils différents. Il en ressort la volonté d'une meilleure concertation entre les acteurs pour orienter le patient vers le soignant adéquat, rappelant un peu l'adage cher au GBO: les meilleurs soins, accessibles à tous, au meilleur endroit, par le prestataire le plus adéquat, au moment le plus opportun, et au juste prix. "Lorsqu'un prestataire identifie un besoin auquel il ne sait pas répondre, il devrait pouvoir rediriger le bénéficiaire vers le prestataire approprié, le contacter directement, voire passer par un tiers qui orienterait lui-même le bénéficiaire dans le système", complètent les auteurs du rapport. Ils précisent que ce renforcement de la collaboration "ne remet pas en question la liberté de choix du bénéficiaire, ni la possibilité pour les prestataires d'être actifs sur plusieurs zones géographiques ou encore de s'associer librement".Autre enseignement: les prestataires de soins souhaitent être impliqués tant dans la définition que dans la gestion de la première ligne. Plusieurs niveaux d'organisation territoriale seraient nécessaires pour améliorer la coordination des activités, estiment les prestataires de soins qui mettent en exergue la nécessaire collaboration entre chacun. Chacun des niveaux de territoire doit pouvoir répondre aux besoins de la population et des prestataires. Concernant le financement, l'Aviq, en tant qu'autorité de subventionnement et de contrôle, se doit d'octroyer les moyens suffisants permettant d'atteindre ces objectifs. "Il s'avère que les mécanismes de financement utilisés actuellement sont trop restrictifs pour encourager le développement de cette dynamique", indique le rapport de Proxisanté. "Une amélioration du financement via des mécanismes plus globaux, moins chronophages, plus adaptatifs et flexibles pour les prestataires serait souhaitée. Ce système devra également répondre aux besoins de simplification des modalités de financement et inclure le financement des temps de concertation et de coordination."Proxisanté note enfin que de nombreux éléments abordés par les participants sortent du champ de compétence de la Région wallonne et fait remarquer l'importance d'une concertation entre l'autorité fédérale et la Fédération Wallonie-Bruxelles, notamment chargées de la formation des prestataires de soins et de leur financement. "À ce stade, il est difficile d'identifier une organisation générale qui ferait consensus tant les différences de réalité opérationnelles et les habitudes de travail sont multiples", indique Proxisanté. "Néanmoins, tous semblent s'accorder sur la nécessité de refonder les structures existantes, tant en termes de missions que de financement. Bien que constructifs, ces échanges ont permis de constater la complexité de la tâche à entreprendre, celle de trouver une organisation commune qui intègre les besoins et les souhaits de chacun."L'objectif du rapport n'était bien sûr pas de poser les premières briques de la réorganisation de la première ligne de soins, mais bien de poser le cadre des futurs ateliers qui auront lieu ce mois de septembre. Y seront conviés non pas l'ensemble des prestataires mais les représentants sectoriels et ceux des professionnels de la première ligne, ainsi que le secteur hospitalier. Ces ateliers permettront de concrétiser les pistes de réflexion (lire encadré) et de formuler des objectifs qui, au terme d'une analyse qualitative validée par le comité de pilotage, constitueront la base du rapport définitif qui sera présenté à la fin de l'année. Les professionnels de soins ont jusqu'au 9 septembre inclus pour faire part de leurs remarques ou de leurs propositions sur le site www.proxisante.be sous l'onglet "Appel à réaction: rapport des ateliers du mois de juin".