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"A Bruxelles, j'ai contacté dix hôpitaux généraux, sept ont répondu", indique Marie-Christine Dewolf, responsable gestion de projets chez Hainaut Analyse. "La première analyse des réponses montre qu'il y a clairement un intérêt pour évaluer les sources de perturbateurs endocriniens (PE) au sein des hôpitaux, pour les formations des professionnels de santé et pour se mettre en réseau pluridisciplinaire."La SSMG a envoyé l'enquête à ses membres bruxellois en août: "Une trentaine de médecins ont déjà répondu. Le manque de temps et le manque de connaissances font partie des limites évoquées par les premiers répondants (17/29) ."Où les médecins trouvent-ils de l'information sur ces sujets? "Huit font des recherches personnelles (internet, lecture...), sept via des formations spécifiques continues, cinq par des séminaires, conférences, quatre via la presse grand public. Les PE restent une priorité et presque 40% ne sont pas du tout à l'aise pour en parler avec leurs patients. Près de 30% éprouvent des difficultés à discuter des polluants présents dans l'alimentation et 34,5% de l'écoanxiété. Enfin, 62% ne sont pas du tout à l'aise pour donner des conseils relatifs aux perfluorés!", relève-t-elle. Ainsi, outre la réalisation d'un état des lieux des actions existantes (par exemple, label 'maternité écoresponsable' au CHU Ambroise Paré, démarche 'Health Care Without Harm' dans plusieurs hôpitaux), le projet Ahimsa inclut la mise en place d'un réseau de professionnels de la santé et/ou de services hospitaliers actifs, entre autres, dans la réduction de l'exposition aux perturbateurs endocriniens ; la formation et la sensibilisation des acteurs du milieu hospitalier et médical (modules de formation en santé-environnement sur les concepts de base, la fertilité, la grossesse, la pédiatrie, l'oncologie et l'écoanxiété). "Les résultats de l'enquête nous permettront d'orienter nos actions et d'être plus interactifs dans les formations santé-environnement que nous faisons avec la SSMG." C'est sur le terrain que Marie-Christine Dewolf et son équipe se sont par exemple rendu compte qu'il fallait davantage développer la formation sur l'écoanxiété et qu'ils ont ajouté un module communication sur ce sujet aux modules préexistants. Le CHU Ambroise Paré et deux hôpitaux bruxellois (Erasme et Saint-Pierre) ont déjà pu suivre un cycle de formation pour les professionnels de la santé et pour le personnel de support comme le service achats ou les cuisines. A la fin du projet, des campagnes de sensibilisation seront organisées dans les hôpitaux (en particulier en maternité et pédiatrie) et dans les cabinets de MG. "Des Glems sont prévus, de même qu'un guide de bonnes pratiques et l'établissement de critères de durabilité autour du plateau repas. Enfin, une conférence pour l'ensemble du secteur sera organisée fin 2023-début 2024 et les résultats des enquêtes seront présentés dans les hautes écoles pour sensibiliser les infirmiers et les sage-femmes."Cela fait trente ans que Marie-Christine Dewolf travaille en santé-environnement et elle se réjouit de la prise de conscience actuelle de la part des professionnels de santé...