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Le Dr Jean Pauluis (dit John) est né à Liège en 1953. Il est le papa d'Olivia, paradontologue à Gembloux et de Larissa, cavalière émérite. S'il a accompagné son aînée dans ses cours de danse, il avoue lui-même être devenu un " cavalier à pied " auprès de Larissa. Son objectif est tout simplement d'accompagner sa cadette aux ... jeux olympiques. Il sort de l'UCL comme médecin généraliste en 1978. 20 ans plus tard, il termine un master en science et gestion de l'environnement à l'UCL. Précurseur de l'approche psychosociale et médicale des pathologies environnementales en Belgique, le Dr Pauluis a enseigné cette matière à l'Université de Liège. Parmi ses (très) nombreuses fonctions, il est également responsable de la Cellule environnement de la Société de médecine générale (SSMG) et membre du Conseil supérieur de la santé. Ancien expert près des tribunaux en matière de pollution des sols, il gère en 1998, le projet " Sandrine " (Santé, développement durable, information et environnement) initié par la SSMG et qui a pour but la sensibilisation aux pollutions intérieures. Un projet visant à informer les médecins et les architectes sur la problématique. " Financée à moitié par un fonds européen, cette formation n'a pas été pérennisée ", regrette-t-il. La médecine environnementale nécessite l'association de différentes disciplines. La gestion du Covid-19 a prouvé à l'envi que la gestion pluridisciplinaire d'un dossier sensible est un sujet d'autant plus délicat lorsqu'il devient médiatique et qu'il doit être expliqué à un public large. " Les médecins éprouvent des difficultés à travailler avec les non-médecins ", confie d'emblée le Dr Pauluis, un secret de polichinelle pour certains et qui pourrait résonner telle une provocation après la période que nous venons de traverser. Après une étude de faisabilité commandée par le SPF Santé publique afin de créer une spécialité en médecine environnementale, il conclut avec d'autres partenaires qu'" une telle formation permettant de couvrir l'ensemble des compétences nécessaires serait beaucoup trop lourde " et " qu'il a été proposé d'aller vers un certificat ". Des formations se donnent en ce sens à l'ULB par le Pr Catherine Bouland, directrice du Centre de recherche en santé environnementale et santé au travail. Le Dr Pauluis participe à un projet en cours de finalisation de création de 13 e-learnings qui permettraient cette vision transversale. Ceci afin d'attirer l'attention du corps médical tout comme celle des échevins de la santé sur des sujets aussi complexes que ne le sont la radioactivité, les perturbateurs endocriniens, les produits de consommation courante, la pollution aérienne, les pesticides ou encore les moisissures,... " Ne pas être l'otage d'un cancérologue permet de voir la problématique de façon plus globale ", insiste-t-il. Les problèmes de santé liés à l'environnement dépendent de facteurs multiples et le cancer n'en est souvent qu'une expression ultime. Raison pour laquelle, il apparaît ici essentiel de traiter les problèmes de manière précoce. Une approche qu'il veut aussi spécifique. Les problèmes rencontrés en ville ou à la campagne sont parfois très différents, tout comme ceux causés par la précarité. Pour Jean Pauluis, les MG pourraient proposer à leurs patients de remplir un questionnaire-type au sujet de leur mode de vie (habitat, alimentation, cosmétique...) dans les salles d'attente par exemple pour compléter l'anamnèse médicale classique. Il nous rappelle que lorsque les ambulances vertes de la CRIPI (Cellule régionale d'intervention en pollution intérieure en Région bruxelloise), se rendent au domicile des patients, une amélioration significative de la santé est constatée dans 50% des cas. Ce service public est présent dans toutes les provinces wallonnes, gratuit et intervient en complément d'un diagnostic médical. Les moisissures forment une des problématiques rencontrées. Ventiler et traquer l'humidité permettent de solutionner bon nombre de situations.