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Un nouveau duo, pas de nouveaux talents: Graham Coxon, ex-guitariste de Blur (dont on annonce la reformation), et Rose Elin Dougall, auteur de trois albums plutôt pop. Formé durant le covid, The Waeve (prononcez "The wave") n'a rien d'une nouvelle vague, mais plonge dès l'intro dans les délices d'un Krautrock tout en crescendo sur "Can I Call You". Les délicats et aériens "Kill Me Again" et "Over and Over" possèdent la grâce aérienne d'un psychédélisme industrieux d'un Kevin Ayers et de son Van Der Graaf Generator, renforcée par le sax de Coxon (le premier dont il joua) qui donne une teinte bowiesque époque Berlin sur certains morceaux, dont ces deux-là. La voix de Rose arrive en parfait contrepoint de l'instrument sur "Sleepwalking", aux accents électro début 80 évoquant John Foxx ou David Sylvian. "Drowning" aurait pu s'intituler "Ophélia" tant l'on sent la chanteuse flotter sur le courant instrumental délicat qui ruisselle et l'emporte dans ce folk halluciné, rappelant Sandy Denny ou John Martyn. "All Along" enfonce un peu plus la porte du médiéval, Coxon jouant d'un cistre, sorte de guitare renaissante, pour un morceau qui lorgne à la fois sur Dead can Dance, Led Zeppelin III et Julie Cruise. D'ailleurs, "Alone and Free", chanté par Coxon au départ, possède une ligne de basse digne de l'univers de Badalamenti. Mais souvent les voix s'entrecroisent sans s'entrechoquer. Dix morceaux contrastés, "Some up There" ressemble à du MGTM! , fluides, ouvertement référentiels... mais avec révérence.