...

A lain Maron, ministre bruxellois de la Santé et l'Environnement, a posé le cadre global du webinaire. "L'impact de l'homme sur l'environnement est notable depuis la Révolution industrielle. Et l'impact de l'environnement sur la santé n'est plus à démontrer. En Belgique, 9.000 personnes décèdent chaque année rien qu'à cause de la mauvaise qualité de l'air. Les cancers, les maladies chroniques telles que les allergies, l'asthme sont en constante augmentation. Même notre environnement lointain est important: 60% des maladies infectieuses émergentes sont des zoonoses qui apparaissent suite à la disparation des écosystèmes. Leur nombre s'accélère: six pandémies recensées au 20e siècle et déjà cinq pour les vingt première années du 21e siècle."Le ministre - le premier à détenir seul les portefeuilles de l'environnement et de la santé - insiste sur le rôle des médecins dans la prise de conscience du grand public avec les enjeux de la santé environnementale. "C'est pour cette raison que la région a un partenariat avec la SSMG. Vous avez un rôle à jouer pour détecter les problèmes existants liés aux maladies environnementales. Je ne peux que vous encourager à renvoyer les signaux vers les autorités sanitaires. Vous avez également un rôle d'information et de sensibilisation à jouer auprès de vos patients. En tant que personne sûre de confiance, vous avez un impact direct sur leur santé mais également indirect sur la santé de la planète."On ne compte plus les effets de l'environnement sur la santé. Le Dr John Pauluis donne quelques chiffres: selon une estimation mondiale, plus de 24% des troubles et des maladies qui affectent l'homme sont imputables aux facteurs environnementaux et l'environnement joue un rôle dans 80% des maladies les plus mortelles, dont le cancer, les maladies respiratoires et cardiovasculaires. Les acteurs en jeu, tout le monde les connaît désormais: les pesticides, la mauvaise qualité de l'air, le radon, le plomb, ou encore les fameux perturbateurs endocriniens (PE). "Les 1.000 premiers jours de la vie sont fondamentaux concernant les PE", ajoute le responsable de la cellule environnement de la SSMG. Plusieurs années peuvent s'écouler entre l'exposition et l'apparition des effets (diabète, Parkinson, autisme par exemple.). Les conséquences peuvent même être visibles sur plusieurs générations à travers des modifications épigénétiques sur les cellules germinales ou à travers une exposition environnementale continue de la descendance . "Les effets du bisphénol A sont par exemple visibles jusqu'à sept générations après l'exposition chez la souris", note le Dr Pauluis. "Nous devons être des détecteurs précoces des faits", estime John Pauluis. "Quand un problème survient - maladie émergente, hypertension, autisme, TDAH - il faut se poser la question: 'Y-a-t'il un lien avec une exposition environnementale? ' " Le médecin généraliste est tout indiqué, selon lui, pour jouer ce rôle de sentinelle. "Nous jouissons d'un grand capital confiance auprès de la population. Nous sommes proches de nos patients. Nous les connaissons bien, y compris leur lieu de vie, leur situation socio-économique, leurs connaissances."Les médecins ont biensûr besoin de ressources pour arriver à jouer ce rôle. "Nous avons besoins de formations validées par les autorités. 12 elearning sont terminés et doivent être publiés depuis plus d'un an. On se demande pourquoi ils ne sont pas mis en place." Autre besoin: des canaux de communications clairs pour poser des questions, mais également faire remonter l'information. "Les médecins ont besoin de pouvoir faire remonter leurs préoccupations, d'être entendus et qu'il y ait un suivi."