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La Fédération Wallonie-Bruxelles est un confetti géographique qui consacre 75% de ses dépenses annuelles à l'enseignement (8,8 milliards en 2021), un milliard environ à l'université pour plus de 100.000 étudiants. Par comparaison, la seule Université de Yale, aux États-Unis, concentre une dotation de 22 milliards de dollars, et un budget annuel de 4,7 milliards de dollars [1] pour... environ 15.000 étudiants. Il y a deux décennies, je me serais positionné totalement contre l'idée de créer un master en médecine supplémentaire, que ce soit à Mons ou à Namur. Pourquoi diable cinq masters en médecine pour notre minuscule communauté belge francophone de 4,8 millions d'habitants? Trois ne suffisent-ils pas, franchement?Mais les arguments du recteur de l'UMons (ci-contre) sont assez convaincants: le Hainaut, province la plus peuplée de Wallonie, est un concentré de retard économique, social et médical. Il suffit de se promener à la Louvière pour s'en rendre compte: la pauvreté se rappelle à nous comme un coup de poing dans l'oeil. À Charleroi, malgré les efforts de rénovation, il est difficile d'échapper au même sentiment. Et les déserts médicaux frappent le Hainaut rural. Preuves à l'appui, le recteur de l'UMons, Philippe Dubois, est persuadé qu'un master local montois, en étroite collaboration avec l'ULB, retiendra davantage les carabins lors du choix de l'installation de leur cabinet médical et contribuera, ensemble avec une offre universitaire étoffée, au "redéploiement" de cette province encore sinistrée à plusieurs égards. Les soutiens à l'initiative arrivent d'ailleurs de partout et l'Ares entérine. Le gouvernement de la FWB lui-même a remis la ministre de l'Enseignement supérieur à sa place et reporté sine die le "niet" de Valérie Glatigny, qui semblait fatal au projet. Alors, y aura-t-il finalement un master en médecine à l'UMons? Étant donné l'état piteux des finances francophones, le suspens reste entier.