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À l'occasion de la Journée mondiale du rein (14 mars), le GNFB (Groupement des néphrologues francophones de Belgique) et la NBVN (Nederlandstalige belgische vereniging voor nefrologie) ont attiré l'attention sur l'importance d'un dépistage précoce des maladies rénales chroniques. Et appellent au remboursement du dépistage de l'albumine dans les urines. "Le nombre de personnes atteintes d'une maladie rénale chronique augmente de manière inquiétante. (...) Si rien n'est fait, on estime qu'il s'agira de la cinquième cause de mortalité d'ici à 2040", expliquent-ils dans un communiqué commun. "Si la maladie rénale chronique n'est pas prise en charge à un stade précoce, les reins vont de moins en moins bien assumer leur fonction, entraînant progressivement des problèmes cardiovasculaires, une insuffisance rénale chronique, voire une prise en dialyse", souligne le Dr Jean-Marc Desmet, président du GNFB. "C'est pour éviter de telles situations que nous nous associons - GNFB et NBVN - pour sensibiliser la population à l'importance d'un bon fonctionnement des reins: beaucoup de gens sont conscients de l'importance d'essayer de garder un taux de cholestérol dans les normes, mais ne savent pas que la présence d'albumine dans les urines peut être tout aussi délétère qu'un taux de cholestérol trop élevé."Dr Elien Mahieu, administratrice de la NBVN: "Une atteinte rénale peut être constatée précocement à l'aide d'un simple test urinaire. (...) Il est alors possible d'éviter bien des complications et des décès précoces (...). Cela permettrait également à de nombreux patients d'éviter de devoir un jour être dialysés, ou de reporter de nombreuses années le début de la dialyse. Or, le problème est que le test urinaire qui dépiste la présence de l'albumine est réalisé beaucoup trop peu: à peine 4% des patients qui présentent des facteurs de risque tels qu'une hypertension artérielle sont dépistés (...). À ce jour, seules les personnes diabétiques ont droit à un remboursement de l'analyse d'urine pour dépister la micro-albuminurie. Concrètement, nous plaidons en faveur d'un élargissement du remboursement annuel aux personnes souffrant d'une maladie cardiovasculaire connue, d'hypertension artérielle ou ayant des antécédents familiaux de problèmes rénaux et en faveur d'un remboursement de cette analyse tous les cinq ans pour toute personne de plus de 45 ans. L'idéal serait que les autorités organisent et financent un programme de dépistage de l'albuminurie, comme cela existe déjà avec le dépistage du cancer du côlon, par exemple."