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Une réunion annuelle de vieux amis. Tout le monde est là ou presque, y compris celui qu'on ne voulait plus invité: Benoît Poelvoorde. Pourquoi? Plus personne ne sait. Il végète au bar de la Closerie des Lilas, tandis que les autres passent à table, et que Louki (François Damiens) tente assez lâchement de le faire regagner la tablée des convives, coincés depuis des années dans leurs anecdotes, leurs boites à médicaments, et leur arthrose: à la fois pathétiques et touchants. Pathétique et touchant sont également les qualificatifs qui conviennent au film un peu poussif d'Édouard Baer, long comme un de ses sketchs qui s'étirent et tirent en longueur. Ce huis clos est bardé de vieux complices du réalisateur-acteur auquel il rend hommage: Gérard Depardieu, Pierre Arditi, Daniel Prévost, Bernard Lecoq, Jackie Berroyer, le regretté Jean-François Stevenin, épaulés par les plus jeunes (à peine), Poelvoorde et Damiens déjà cités, Isabelle Nanty, Léa Drucker, Ludivine Sagnier ou encore Sigrid Bouaziz dans le rôle de la jeune serveuse que le personnage d'Enzo (Lecoq) tente encore, pathétiquement en effet, de séduire. Entre La Grande Bouffe, Vincent, François, Paul et les autres et Le paltoquet, un petit film daté, plein de nostalgie souriante du cinéma d'antan, dans lequel les comédiens s'amusent et cabotinent (Ardititi est le plus terrible): un naufrage plein de panache, pour lequel il est difficile de ne pas éprouver une certaine tendresse, du fait de l'amitié et la complicité qu'il s'en dégage. Bref, une grande distribution ne fait pas un grand film: les copains d'accord, mais pas d'abord...