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L'étude a été interrompue prématurément parce qu'il a été constaté qu'une statine, la pitavastatine, en prise quotidienne réduisait le risque accru de maladie cardiovasculaire chez les personnes vivant avec le VIH. Alors que les personnes vivant avec le VIH présentent actuellement une espérance de vie de plus en plus proche de celle observée au sein de la population générale, les maladies cardiaques prématurées sont devenues la principale cause de morbidité et de mortalité contribuant aux écarts persistants de durée de vie entre les personnes vivant avec le VIH et la population en général. Initiée et menée par le NIH (National institutes of health), l'étude Reprieve a ceci d'exceptionnel qu'elle est la première étude à n'inclure que des patients séropositifs afin d'évaluer si la prescription de statines aurait le même effet chez ces patients par rapport à la population générale. Reprieve a débuté en 2015 et recruté 7.769 volontaires âgés de 40 à 75 ans dont plus de 30% étaient des femmes. Tous les participants suivaient un traitement antirétroviral, présentaient un nombre de cellules CD4 supérieur à 100 au moment de l'inclusion, et avaient un risque de maladie cardiovasculaire faible à modéré qui ne serait généralement pas pris en compte pour un traitement par statines. L'essai a été mené dans 12 pays d'Asie, d'Europe, d'Amérique du Nord, d'Amérique du Sud et d'Afrique. Reprieve a révélé que l'administration de pitavastatine réduisait le risque d'événements cardiovasculaires indésirables majeurs de 35% par rapport à ceux recevant un placebo. Les événements indésirables observés dans le cadre de l'étude étaient similaires à ceux observés dans la population générale sous traitement par statines. L'analyse intermédiaire était suffisamment convaincante pour que le comité indépendant de sécurité et de surveillance des données de l'étude recommande son arrêt précoce compte tenu des preuves suffisantes de son efficacité. Cette étude et ses résultats marquent donc un nouveau jalon dans la prise en charge des personnes vivant avec le VIH et représentent l'aboutissement d'un effort sans précédent de huit ans pour générer des preuves qui peuvent aider les cliniciens à mieux répondre aux besoins spécifiques en santé cardiovasculaire des personnes vivant avec le VIH.