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Les médecins ont la possibilité de commander des bandes standard ou personnalisées en fonction de leurs propres critères. Quels sont les motifs qui pourraient les inciter à faire usage de cette possibilité, sachant que l'offre de base est déjà extrêmement étendue? "Nous constatons malheureusement que certains patients développent encore des symptômes de sevrage lorsqu'ils utilisent une bande standard", explique le chercheur néerlandais. "Il est alors nécessaire d'élaborer un nouveau plan pour la poursuite du processus en concertation avec le médecin.Dans bien des cas, une période de stabilisation est introduite pour donner le temps à l'organisme de s'habituer à une posologie donnée, ce qui suffit souvent à faire disparaître les symptômes de sevrage. La réduction progressive peut ensuite être reprise... mais avec cette différence par rapport à la situation initiale que, grâce à la survenue des symptômes de sevrage, on sait à présent que la réduction posologique initiale était trop rapide et que le patient a donc besoin d'une formule encore plus progressive. Celle-ci étant susceptible d'être différente pour chacun, il est nécessaire de pouvoir définir un schéma sur mesure.""Une autre bonne raison d'offrir la possibilité de schémas de sevrage sur mesure est que ceux qui sont proposés par défaut sur le site commencent à deux fois la dose thérapeutique quotidienne (DDD) définie par l'OMS. Certains patients utilisent toutefois une posologie nettement supérieure et peuvent eux aussi avoir besoin d'une réduction du dosage par tout petits paliers. Là encore, il faudra donc une formule sur mesure."Tout porte à croire que ces tapering strips répondent à une nécessité réelle chez certains patients. Ces dispositifs sont-ils pour autant remboursés chez nos voisins du nord? "Deux assureurs de soins seulement les ont repris dans leur offre", déplore le Dr Groot. "Je trouve ça un peu fou que les patients doivent eux-mêmes assumer le surcoût d'un sevrage rationnel, alors que le médicament proprement dit sera pris en charge par l'assurance s'ils continuent à le prendre pendant des années voire toute leur vie durant. Idem pour les coûts qui découlent des symptômes de sevrage qui surviennent lorsque le patient veut arrêter trop vite et qui risquent de provoquer non seulement des malaises, faiblesses et nausées, mais aussi des problèmes de psychose, de dépression, d'agitation, d'agressivité, de suicidalité et j'en passe. Les assureurs de soins feraient bien de faire un peu fonctionner leurs méninges! La fréquence du phénomène n'est pas connue, mais nous savons que les symptômes de sevrage peuvent provoquer une akathisie tellement pénible qu'elle pousse des personnes qui n'avaient jamais eu le moindre penchant suicidaire à passer à l'acte!"