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On croyait à l'Arlésienne, pourtant, il semble enfin que les Assises de la première de ligne pointent le bout de leur nez. "Il s'agit d'un des dossiers majeurs de législature en matière de santé en Wallonie, un de ceux qui visent, à terme, à proposer davantage d'aide et de soins de santé de proximité et de qualité à la population mais aussi à mieux organiser l'offre et les services de soins pour les travailleuses et travailleurs du secteur de la santé de première ligne", avance le Cabinet de la ministre Christie Morreale. Il faut dire que le projet a connu quelques reports suite à la crise sanitaire du Covid-19. "Vous aviez annoncé votre intention d'organiser les Assises de la première ligne pour prendre en compte l'avis des acteurs. Elles ont été lancées par vous au mois d'octobre 2021, puis mises en pause pendant la quatrième vague. Vous avez annoncé le lancement dans la deuxième quinzaine d'avril 2022. Elles sont mises dans le Plan de relance wallon", remarque le député wallon LaurentHeyvaert (Ecolo). "D'autres secteurs avancent, on peut penser au secteur de la santé mentale, le secteur hospitalier et le secteur de la prévention. Les cercles de médecine générale se posent d'ailleurs des questions sur leur avenir."À l'initiative de Christie Morreale, en étroite collaboration avec l'Aviq, le projet "Proxisanté", entame donc aujourd'hui sa première étape. Il ambitionne de collationner les avis des soignants et des représentants des patients ainsi que de définir, avec eux et sur base de leurs expériences et besoins, les fondations des futures réformes législatives en matière de soins de santé. Un questionnaire hébergé sur une plateforme en ligne de 25 questions portant sur l'organisation et la structuration de soins de santé vient d'être envoyé aux quelques 75.000 soignants de proximité ainsi qu'aux représentants des patients. Il s'agit des médecins généralistes, infirmiers et aides à domicile, dentistes, kinésithérapeutes, psychologues, assistants sociaux, pharmaciens, mais aussi tous les professionnels travaillant dans les maisons de repos, la santé mentale et l'accompagnement des personnes en situation de handicap. L'objectif? Récolter, durant environ un mois, une première analyse concernant la manière dont ils travaillent et les orientations qu'ils et elles souhaiteraient voir se développer dans le futur. Six axes ont été définis dans le questionnaire, qui a adapté ses questions aux différents métiers concernés: gouvernance, financement, maillage territorial, offres de service, communication et articulation entre les secteurs, e-santé. Ce premier pas digital servira ensuite de base de travail à une série d'ateliers participatifs qui seront organisés en présentiels et en visio-conférences courant 2022 avec différents représentants des métiers de la santé de première ligne. "Il y en aura un le 8, le 11 et le 18 juin", précise la ministre wallonne de la Santé. "Ces ateliers auront pour but de développer des pistes d'actions concrètes sur la base des résultats des questionnaires pour améliorer les pratiques au regard des six axes de travail identifiés."La troisième phase de Proxisanté aura lieu au mois de septembre. Elle rassemblera les représentants sectoriels de la première ligne avec des ateliers qui auront pour but de conjuguer la vision des acteurs de la première ligne d'aide et de soins recueillie lors de l'enquête et des ateliers de juin avec celle des représentants sectoriels pour définir les différentes priorités qui doivent faire l'objet de textes réglementaires. La clôture de cette vaste consultation et co-construction se tiendra en décembre de cette année. L'objectif de ces Assises de la première ligne sera de définir un socle de pratiques, structures et éléments divers à mettre en oeuvre pour améliorer les soins de santé de demain en Wallonie. L'année 2023 sera consacrée aux adaptations de cette législation. "Cette réorganisation de l'offre d'aide et de soins de première ligne en Wallonie est attendue depuis un certain temps par les travailleurs et travailleuses du secteur de la santé", réagit Christie Morreale, consciente que le projet a mis du temps a démarré. "Si la crise sanitaire a été un accélérateur de collaboration entre plusieurs structures, il convient aujourd'hui de les organiser au mieux avec et pour les personnes qui travaillent pour le bien-être et la santé des autres. Ce projet participatif "Proxisanté" doit en effet déboucher sur de meilleurs conditions et organisations de travail dans les soins de santé de première ligne et offrir des soins de santé optimum à chaque personne."